Le nouvel « or noir » du sex business européen


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Les prostituées africaines vont ramasser tout ce qu’il y a de plus sale, de plus cruel, dans la prostitution en Europe. La mauvaise organisation des proxénètes qui sont des membres de la famille, va créer un développement désordonné de cette filière où il se passe les choses les plus immorales qui puissent exister.

Par Amely-James Koh Bela

La prostitution est l’un des plus grands fléaux qui bafouent la dignité humaine et précarisent la société à l’aube de ce troisième millénaire. Elle est le reflet de la misère morale et physique qui caractérise les régions entières de certaines parties du monde. Même si on parle souvent de pauvreté, elle est surtout considérée comme un moyen de survie pour les populations étrangères victimes de discriminations et d’exclusion dans les plus grandes métropoles occidentales. Ce commerce est une forme d’esclavage inacceptable qui doit être combattue et proscrite, car il réduit les victimes à l’état d’objet, à l’état de marchandise.

L’Afrique, une fois encore, va « squatter » les plus mauvaises places. En effet, les prostituées africaines vont ramasser tout ce qu’il y a de plus sale, de plus cruel, dans la prostitution. La mauvaise organisation des proxénètes qui sont des membres de la famille, va créer un développement désordonné de cette filière où il se passe les choses les plus immorales qui puissent exister. Le comble de la révolte est atteint avec la prostitution des enfants qui semble ne pas faire réagir les pays d’accueil de ces trafiquants qui semblent plutôt intéressés par les enjeux financiers colossaux engendrés par cette traite. Ce qui expliquerait la tendance des pays du Nord à favoriser la légalisation de cette activité au lieu de son abolition. C’est encore pire pour la France, le pays des droits de l’Homme, dont les mesures, par le biais d’une répression abusive et discriminatoire, tendent vers une réglementation d’une activité qui viole la plus célèbre et basique des droits fondamentaux des êtres humains.

Entre la zoophilie, la scatologie et la pédophilie, pour ne citer que ça, l’Homme semble ne plus avoir de limites, face au pouvoir que lui confère l’argent, et cette légitimité qu’il affiche en commettant ces actes barbares sous prétexte qu’il paie. Chaque fois qu’on croit qu’il a atteint le fond de l’indécence, de l’indignation, du dégoût et de l’écoeurement, l’homme réussit toujours à nous surprendre et à repousser le corps humain dans ses limites les plus retranchées et inimaginables. Faut-il voir derrière ces actes, qu’on peut qualifier de criminels, une diabolisation de l’être humain ? Nous ne saurons parler de la prostitution des Africains sans évoquer la situation économique catastrophique de ce continent.

On ne peut que constater les conséquences désastreuses des politiques économiques que les pays du Nord appliquent dans cette région. C’est incompréhensible de vivre sur près de la moitié des richesses de ce monde et de compter les grains de riz ? C’est injuste de vivre sur ces trésors convoités par tous, et d’être obligés de vendre les enfants pour survivre. Ceci est un message fort à ces « supers puissances » qui font preuve d’un égoïsme « carabiné », qui donnent des leçons en faisant la pluie et le beau temps sur la vie des dizaines de millions de gens. C’est aussi un message pour les dirigeants de ces pays qui doivent être mis face à leurs responsabilités, dans la mesure où, ne pas réagir face à cette aberration, ne pas réagir face à l’instauration de cette nouvelle « traite », c’est la cautionner.

Instaurer des règles économiques plus équitables entre le Nord et le Sud, équivaudrait à diminuer le problème de la misère, qui, à son tour, régulerait celui de l’exode, et, par conséquent, résoudrait une partie des problèmes liés à l’immigration comme celui de la prostitution. Cela permettra de rendre aux Africains leur valeur et leur place dans le processus de la croissance économique mondiale, afin qu’ils retrouvent leur respectabilité et leur dignité. Cela permettra aussi aux enfants qui sont le trésor et la relève de ce continent, de ne plus passer du stade de l’enfance à celui de l’adulte en passant par les cases souffrance et maltraitance. Mais qu’ils passent par les cases insouciance, innocence, adolescence, afin de mettre fin à cette exploitation et à cette exportation de la honte. Ce n’est peut-être qu’à ce moment là, que nous pourrons vivre dans un monde où il y aurait une autre logique que celle du profit ; à savoir celle du respect et de l’équité.

Amely-James Koh Bela est présidente de la Commission de l’information et de la formation à la Fédération des Agences Internationales pour le Développement, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) d’action humanitaire et d’aide au développement. Créée en 1986, l’ONG est dotée du statut consultatif général par le Conseil economique et social des Nations Unies, avec une représentation officielle aux Nations Unies à New-York, Genève et Vienne. Elle a pour but de faciliter le dialogue et l’échange d’informations et d’expériences entres ses membres, et de soutenir le développement et le renforcement des associations ayant les mêmes vocations, en vue d’aboutir à des positions et à des actions communes. Son objectif est également de lutter contre la précarité, les exclusions, les discriminations et les inégalités sous toutes ses formes. Amely-James Koh Bela préside aussi la représentation française de l’Institut de la solidarité et du développement dont le siège se trouve au Cameroun. Diplômée d’une école de commerce, c’est après une longue expérience dans le milieu associatif et dans l’humanitaire, qu’elle se bat depuis plusieurs années au sein de cette ONG contre le trafic des femmes et des enfants notamment dans la prostitution. « Prostituer des êtres fragiles de force est un crime contre l’humanité, qui doit être puni de façon sévère », dixit Amely-James Koh Bela.

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E-mail : ameliejames@hotmail.com

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