La violence dans la région pétrolifère du Delta du Niger, qui a contribué à pousser le prix du baril de pétrole jusqu’à la barre de 100 dollars US, semble sur le point de prendre de l’ampleur au cours de cette nouvelle année, après que le principal groupe activiste de la région a menacé de déclencher « une lutte sanglante en 2008 », afin de paralyser « 100% des exportations pétrolières du Nigeria ».
Dans un communiqué transmis par courrier électronique à la presse à Lagos, le Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (MEND) a averti les civils dans les Etats producteurs de pétrole d’Akwa Ibom, de Bayelsa, de Delta et de Rivers, d’éviter de s’approcher des postes de contrôle de l’armée et des véhicules blindés de transport de troupes, « étant donné qu’ils sont devenus des cibles pour des attaques aux engins explosifs ».
La violence dans la région pétrolifère a empiré vers la fin de l’année 2007, quand des activistes ont annoncé avoir obtenu un rapport militaire classé secret détaillant des projets d’attaques de leurs camps pour les décimer. Depuis lors, plusieurs attaques meurtrières ont été lancées aux alentours et dans la ville de Port Harcourt, capitale de l’Etat de Rivers.
Les jours de Noël et du Nouvel an, de présumés activistes ont attaqué des postes de Police de la ville, tuant au moins sept policiers et beaucoup plus de civils.
Les infrastructures de la Nigerian National Petroleum Corporation et de plusieurs compagnies pétrolières ont également été attaquées à travers la région, avec des conséquences meurtrières.
Le MEND a, par ailleurs, exprimé son soutien aux militants d’Ateke Tom, qui ont revendiqué la responsabilité de l’attaque du Nouvel an de Port Harcourt, au cours de laquelle 12 personnes, dont quatre policiers, ont été tuées.
« Notre appel à l’unité entre les forces belligérantes du Delta du Niger contre notre ennemi commun impose au MEND de nouer des alliances malgré nos divergences avec Ateke Tom et nous le soutiendrons avec des combattants et des armes lourdes, y compris des batteries antiaériennes ».
« Aujourdhui, les principales factions du MEND sont de retour comme une force formidable prête à se battre contre l’injustice et la criminalité », a soutenu le MEND, qui fonde jusqu’ici ses actes de violences sur la volonté d’assurer que les ressources du pétrole profitent aux populations locales.