Le Nigeria tient son nouveau Président


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Asiaju Bola Ahmed Tinubu
Asiaju Bola Ahmed Tinubu, Président du Nigeria

Il aura fallu quatre jours de décompte pour que l’INEC, la Commission électorale nigériane, publie les résultats de la Présidentielle de samedi. Sans grande surprise, la victoire est allée à l’un des deux principaux favoris, le candidat du parti au pouvoir, Bola Tinubu.

Asiwaju Bola Ahmed Tinubu ! Voilà le nom du nouveau président de la République fédérale du Nigeria. C’est à 3h20 GMT, ce jour, mercredi, 1er mars 2023, que la Commission électorale, l’INEC, a publié les résultats qui donnent victorieux le candidat de l’APC, le parti de Muhammadu Buhari. L’ancien gouverneur de l’État de Lagos a réussi à rafler plus de voix que ses concurrents au niveau national et à réunir au moins 25% des suffrages dans les deux tiers des 36 États de la fédération nigériane. Il a obtenu 8.8 millions de voix contre 6.9 millions pour Atiku Abubakar du PDP et 6.1 millions pour Peter Obi.

Victorieux malgré des revers dans des viviers électoraux

Les revers observés à Kano, à Abuja et même à Lagos où il fut gouverneur, le bilan contestable de son parti, l’APC, au terme des deux mandats consécutifs de Muhammadu Buhari, n’ont donc pas empêché Bola Tinubu de remporter la victoire, au terme du scrutin le plus disputé de l’histoire du Nigeria, depuis le retour à la vie démocratique.

Hier, les candidats de l’opposition avaient appelé à une annulation et une reprise du scrutin pour raisons de fraudes « massives ». Requête que l’INEC avait balayée du revers de la main, invitant les candidats de l’opposition à adresser des recours à la justice s’ils l’estimaient nécessaire. De son côté, la CEDEAO avait appelé l’INEC « à accélérer la diffusion transparente des résultats au grand public, afin d’apaiser les angoisses et les tensions ».

Le nouveau Président, vieux routier de la politique nigériane, n’ignore sans doute pas l’immensité de la tâche qui l’attend. Surtout que son prédécesseur et camarade de parti, Muhammadu Buhari, n’a pas laissé un bilan reluisant. Crise énergétique, crise sécuritaire et crise monétaire – conséquence d’une réforme monétaire hasardeuse – sont les principaux chantiers auxquels il doit s’attaquer au plus tôt.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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