Le Nigeria est le troisième pays africain à envoyer un satellite dans l’espace après l’Afrique du Sud et l’Algérie. Nigeria-Sat-1 a été lancé avec succès depuis une base russe samedi dernier.
«3…2…1…Ignition !» Soulagement derrière les petits écrans nigérians. Le lancement, samedi dernier, du premier satellite nigérian, retransmis en direct sur la télévision nationale à 6H12 GMT, s’est bien déroulé. Envoyé depuis la base russe de Plesetsk, le satellite nigérian s’envoie en l’air pour la bagatelle de 13 millions de dollars.
Annoncé en fanfare par l’administration Obasanjo en 2000, Nigeria-Sat-1 a enfin mis les voiles après été repoussé pendant plusieurs semaines. Direction : l’espace. A 700 km de la Terre, une orbite considérée comme rasant presque notre atmosphère, sa mission sera, entre autre, de cartographier le pays. Le satellite a été fabriqué en Grande Bretagne par la Surrey Satellite Technology avec la participation de 15 scientifiques nigérians triés sur le volet. Le gouvernement compte leur formation mettre à profit pour Nigeria-Sat-2, qui sera un outil de communication.
Les grincements de dents
Le projet n’a pas soulevé de débat national. Malgré tout, sur Terre, les Nigérians se posent des questions sur l’utilité de cette opération. Les détracteurs ne voient là qu’un monumental gaspillage d’argent, voire une lubie politique alors que le pays souffre de maux comme la malnutrition, la pauvreté et l’illettrisme. Allez leur parler d’un satellite flambant neuf alors que seuls six nigérians sur 1 000 possèdent un ordinateur.
D’un autre côté, les défenseurs du programme aérospatial mettent en avant les autres attributions, et non des moindres, de Nigeria-Sat-1. Elle seront de prévenir les catastrophes naturelles, d’évaluer le rendement des récoltes, de contrôler les ressources en eau, surveiller la croissance de la population. L’intérêt est aussi d’avoir un oeil constant sur les pipelines de pétrole, souvent siphonnés au Nigeria, alors que c’est la principale richesse du pays.