Le Nigeria a confirmé mardi que l’ancien président libérien, Charles Taylor, s’est échappé de son lieu de résidence dans la ville de Calabar, dans le sud-est du pays, où il vivait en exil depuis le mois d’août 2003.
C’est le porte-parole de la présidence de la République, Oluremi Oyo, qui a affirmé, dans un communiqué laconique, rendu public à Abuja, que le président Olusegun Obasanjo avait immédiatement ordonné l’arrestation des personnels de sécurité chargés de garder Charles Taylor.
L’ancien chef de guerre se serait enfui lundi, dans la nuit, alors qu’Abuja et Monrovia n’arrivaient pas à s’entendre sur la question de savoir s’il fallait l’extrader vers le Liberia ou directement vers la Sierra Leone où il doit être jugé par le tribunal spécial des Nations unies chargé des crimes de guerre commis dans ce pays.
On rappelle que le président Obasanjo avait déclaré au cours du week-end que le Liberia était libre de venir chercher Taylor, suite à l’approbation, par le Nigeria, de la demande d’extradition introduite par le Liberia.
Desmond de Silva, procureur en chef du tribunal spécial sur les crimes de guerre en Sierra Leone, avait demandé au Nigeria d’arrêter Taylor pour l’empêcher de s’enfuir.
Cependant, le Nigeria avait accueilli cette suggestion avec un certain détachement, expliquant qu’il n’avait pas reçu de demande officielle de la part du procureur.
Charles Taylor était arrivé au Nigeria en août 2003, en vertu d’un accord international qui avait permis de mettre un terme à quatorze ans de guerre civile qui déchiraient le Liberia depuis le mois de décembre 1989.
Son évasion constitue une profonde source d’embarras pour le président Obasanjo, qui doit rencontrer le président George Bush mercredi, à Washington.
Les deux chefs d’Etat devraient apparemment traiter, entre autres questions, du cas de l’ancien chef de guerre libérien.