Le Nigeria a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre le paiement de sa dette extérieure. Avec la diminution des revenus pétroliers et l’échec de certains programmes de privatisation, la Banque centrale ne peut plus se permettre d’honorer ses créances.
La Banque central du Nigeria (BCN) a annoncé mardi la suspension, jusqu’à nouvel ordre, du paiement de la dette extérieure du pays (33 milliards de dollars). Une mesure extrême suscitée par la baisse des revenus pétroliers et les ratés du programme national de privatisation.
Les recettes de l’Etat s’amenuisant, la BCN était obligée de ponctionner dans les réserves de devises pour financer sa dette extérieure, principalement contractée auprès de gouvernements étrangers. Résultat, les réserves ont chuté de 25% en sept mois (10,27 milliards de dollars en décembre 2001 contre 7,9 en août 2002). Une situation dangereuse à laquelle le gouverneur de la BCN a décidé de mettre un terme.
Echec du rééchelonnement de la dette
Face à ses difficultés de trésorerie, le Nigeria – un des principaux producteurs mondiaux de pétrole- militait activement auprès de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole pour augmenter ses quotas de production afin de » financer sa démocratie « . Sans succès jusque-là. Le pays s’était également tourné vers ses créanciers afin d’obtenir un rééchelonnement de sa dette. Tous sont restés sourds aux demandes de l’Etat fédéral épinglé pour avoir échoué à démontrer une gestion saine de son économie.
La décision de stopper le paiement de la dette extérieure rend patent les difficultés économiques du pays et apporte un crédit supplémentaire aux détracteurs du chef de l’Etat, Olusegun Obasanjo. Prié de démissionner par le parlement, les députés lui avaient lancé un ultimatum de 15 jours qui s’est achevé lundi. Ils lui reprochent sa gestion opaque du pays gangrené par la corruption et le gâchis.
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