Hier, la cérémonie de la » Flamme de la Paix » a eu lieu à Agadez au Niger. Les ex-rebelles Touaregs et Toubous ont brûlé leurs armes. Une fête pour fortifier une paix encore fragile.
Lundi 25 septembre, les Nigériens ont décidé de tourner une page douloureuse de leur histoire récente. A Agadez s’est déroulée la cérémonie de la » Flamme de la paix » qui a réuni dans la capitale de l’Aïr 10 000 personnes. L’événement est symbolique : le Président de la République a allumé un bûcher afin d’incinérer 1 243 armes de guerre déposées par les ex-rebelles Touaregs et Toubous.
Ceci traduit » en actes concrets la détermination du Président Tandja Mamadou et de l’ex-rébellion armée d’aboutir à une paix définitive dans notre pays « , explique le journal nigérien » Alternative « . Parmi les invités, le président tchadien et médiateur dans la rébellion touboue, Idriss Déby, ainsi que des représentants des autres pays médiateurs : la France, l’Algérie et le Burkina.
La région d’Agadez n’a pas été choisie au hasard : elle fut pendant quatre ans le théâtre de conflits violents. Le premier mouvement de la rébellion a éclaté dans le nord en 1991, avec les Touaregs réclamant le fédéralisme, bientôt rejoints par les Toubous. Trois accords de paix ont été signés par le gouvernement nigérien et les ex-rebelles : l’accord du 24 avril 1995 signé à Niamey, le traité d’Alger du 28 novembre 1997 et le traité de Ndjaména du 21 août 1998.
Une flamme pour éteindre le brasier
Les ex-rebelles ont abandonné leur exigence de fédéralisme, mais les accords s’articulent autour de quatre points : la décentralisation, le développement des régions touchées par les conflits armés, la réinsertion des ex-combattants et le retour des populations réfugiées. Or, » les difficultés de l’application des accords de paix résident dans l’incapacité du gouvernement à mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution du programme de réhabilitation et de développement de la zone pastorale « , note » Alternative « .
Le gouvernement espère que cette cérémonie aura marqué les esprits et assumé un rôle pédagogique : celui de sensibiliser la population sur l’enjeu de la paix. Deux semaines avant la cérémonie, des caravanes de la paix ont sillonné le pays à cette fin. Pourtant, quelques voix discordantes se sont fait entendre, rapporte » Alternative « . Notamment celle du vice-président du Front démocratique du renouveau (FDR), Goukouni Zène, qui dans l’hebdomadaire » Le Démocrate » dénonce la » gestion du processus de paix qui a été plus lucrative que politique « . C’est à présent aux Nigériens d’entretenir la flamme de la paix.