Le Niger réagit au rappel de l’ambassadeur de l’Union européenne


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Abdourahamane Tiani, le chef de la junte nigerienne
Abdourahamane Tiani, le chef de la junte nigerienne

Le Niger, après un désaccord sur la gestion de l’aide humanitaire de l’Union européenne, a demandé le départ de l’ambassadeur européen, Salvador Pinto Da França, exacerbant les tensions diplomatiques.

Les relations entre le Niger et l’Union européenne sont à nouveau sous tension. Le gouvernement nigérien a annoncé avoir demandé le départ de l’ambassadeur européen Salvador Pinto Da França, en raison de désaccords sur la gestion de l’aide humanitaire. Cette décision marque une escalade dans un contexte diplomatique déjà fragile. Mais qu’est-ce qui a motivé cette prise de position ?

Une aide humanitaire jugée intrusive

Selon les autorités nigérianes, l’Union européenne aurait décidé, de manière unilatérale, de fournir une aide humanitaire d’un montant de 1,3 million d’euros pour venir en aide aux victimes des récentes inondations. Cependant, le Niger affirme n’avoir jamais sollicité cette assistance.

Le ministère nigérien des Affaires étrangères a énoncé une intervention menée de manière « opaque » et via des ONG sélectionnées sans consultation préalable. Pour Niamey, cette approche constitue une violation des procédures diplomatiques, qui imposent que le gouvernement soit l’unique interlocuteur en matière d’aide humanitaire.

Une gestion perçue comme irrespectueuse

La situation s’est aggravée après que Salvador Pinto Da França, ambassadeur de l’Union européenne, a été convoqué le 14 novembre pour des discussions sur cette question. Lors de cette rencontre, il lui aurait été demandé de suspendre immédiatement toutes les opérations en cours.

Malgré cet avertissement, les autorités nigérianes ont constaté la poursuite des activités humanitaires sans leur accord, ce qui a conduit le gouvernement à parler d’une « manque de respect flagrant » de la part de l’UE. Niamey a donc demandé le remplacement de l’ambassadeur.

L’Union européenne riposte en rappelant son ambassadeur

De son côté, l’Union européenne n’a pas tardé à réagir. Bruxelles a annoncé le rappel de son ambassadeur pour « consultations », tout en exprimant son « profond désaccord » avec les accusations portées par Niamey.

Cette déclaration reflète une incompréhension grandiose entre les deux parties, dans un contexte où les relations bilatérales sont déjà compliquées depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire à Niamey. Pour le Niger, cette affaire dépasse la simple gestion de l’aide humanitaire. Elle met en lumière une volonté affirmée de préserver sa souveraineté face à des partenaires internationaux jugés parfois trop intrusifs.

Le gouvernement nigérien a réaffirmé sa capacité à gérer les secours nécessaires avec ses propres ressources, sans dépendre d’une aide extérieure. Il a également souligné l’importance de respecter les choix stratégiques et la dignité nationale du pays.

Quel enjeu pour cette crise ?

Cet épisode illustre les défis complexes auxquels le Niger et l’Union européenne sont confrontés dans leur coopération. Alors que le Niger appelle à des relations plus respectueuses de sa souveraineté, l’Union européenne pourrait revoir sa stratégie d’aide dans la région.

Pour l’heure, l’avenir des relations diplomatiques entre Niamey et Bruxelles reste incertain. Toutefois, ce bras de fer pourrait servir de leçon pour mieux comprendre les sensibilités nationales dans le cadre des partenariats internationaux.

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