Le Niger a privatisé quatre entreprises publiques. Son plan économique prévoit la privatisation de huit autres sociétés nationales. Tous les secteurs de l’économie (hydrocarbures, électricité,…) seront libéralisés. Bilan du ministre de la privatisation du Niger, Alma Oumarou.
Afrik. : Quel est le bilan de la privatisation des entreprises publiques au Niger ?
Alma Oumarou : Le Niger avait un plan de privatisation de douze entreprises. Quand nous étions arrivés au pouvoir en janvier 2000, il en restait neuf. Les sociétés nationales de cimenterie, du textile et du lait ont été privatisées. Nous nous sommes attaqués à tout le secteur économique sauf Internet. Le groupe français Vivendi a pris 51 % de l’entreprise locale des eaux. L’accord sera ratifié demain.
Afrik. : Y-a-t-il des secteurs qui resteront sous gestion étatique ?
Alma Oumarou : Pour l’instant, nous voulons mener notre campagne de privatisation à bien sans brader notre économie. En décembre dernier, nous avons vendu pour huit milliards et demi de F CFA deux licences de téléphonie cellulaire GSM à deux compagnies internationales. Cependant ces deux sociétés ne peuvent commencer leurs activités avant la privatisation totale de la société nigérienne des télécommunications, SONITEL.
Afrik. : Justement, cette société n’a pas trouvé preneur ?
Alma Oumara : Avec la SONITEL, nous avons procédé en deux phases : sa libéralisation puis sa privatisation. Nous avons lancé, en premier lieu, un appel d’offre. Seules quatre entreprises répondaient à nos conditions mais, malheureusement, elles se sont désistées au dernier moment.
Afrik. : Qui sont ces entreprises ?
Alma Oumara : Il y a Mauritius-Télécom qui s’est désistée car, je crois, qu’elle vient elle-même d’être rachetée, une filiale de France-Télécom, une filiale de Deutsch-Télécom et Tunisie-télécom.
Afrik. : Quelles sont vos conditions de sélection ?
Alma Oumara : Il faut que le repreneur soit un opérateur de téléphone fixe, qu’il ait une expérience de cinq ans dans la gestion de minimum de 5 000 lignes. Il faut aussi qu’il s’engage à faire passer le nombre de lignes de 20 000 à 77 000 à la fin de 2004. Nous tenons aussi à ce que notre réseau de télécommunication soit numérisé pour 2004. Les investissements représentent 150 millions de dollars sur cinq ans. Il faut que Niger rattrape son retard dans le domaine de l’Internet.
Afrik. : Le Niger a-t-il une politique Internet ?
Alma Oumara : Internet est un secteur stratégique pour nous, même s’il est encore au stade embryonnaire. Nous entendons ne pas le brader. Il est, pour l’instant, confié à une autorité de régulation. Plusieurs compagnies internationales de mobiles nous ont approché pour gérer ce secteur. Nous ne voulons pas nous précipiter dans ce domaine, c’est trop important pour notre économie. Nous voulons développer une vision à long terme avec des partenaires fiables français ou autres.
Afrik. : Croyez-vous que le sommet Frane-Afrique peut contribuer à avancer ce genre de partenariat ?
Alma Oumara : Il est évident que la France est un partenaire économique très sérieux. Il est évident que plus les relations franco-nigériennes se renforcent, plus les entreprises françaises sont sécurisées. Ce genre de sommet permet aussi de développer des liens entre pays voisins.