Le Niger ferme son espace aérien aux avions français


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Le général Abdourahamane Tchiani
Le général Abdourahamane Tchiani

La tension n’est pas près de retomber entre les militaires au pouvoir au Niger et la France. La nouvelle étape dans l’escalade entre les deux pays est l’interdiction de l’espace aérien nigérien aux avions français.

Aucun avion français n’est le bienvenu dans l’espace aérien nigérien. C’est la décision communiquée, samedi soir, par les autorités nigériennes et qui est rapportée par le site de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Le ciel nigérien est « est ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux à l’exception des avions français ou des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d’Air France », révèle le communiqué.

Cette décision apporte une nouvelle restriction à l’annonce faite par les autorités nigériennes, le 4 septembre 2023. « L’espace aérien de la République du Niger est ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux et la reprise illimitée des services au sol », avait confié le porte-parole du ministère des Transports à la presse. La seule restriction apportée à l’époque concernait les vols militaires, opérationnels et autres vols spéciaux qui ne sont autorisés que sous réserve d’autorisation préalable des autorités compétentes. Cette fois-ci, les avions français sont également frappés d’interdiction.

Un bras de fer continu entre Paris et Niamey

L’interdiction d’accès à l’espace aérien du Niger n’a pas d’incidence particulière sur Air France puisque la compagnie française avait arrêté ses quatre vols hebdomadaires à destination du Niger, depuis le 7 août. D’un autre point de vue, Paris a suspendu, depuis quelques jours, la délivrance du visa aux étudiants, non seulement du Niger, mais également du Mali et du Burkina Faso. Entre Paris et Niamey, le bras de fer continue, depuis des semaines. Paris refuse de rappeler son ambassadeur, en dépit de la décision de Niamey de lui arracher son accréditation.

Le dernier épisode en date est le refus de l’ONU d’admettre l’envoyé de la junte nigérienne à l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale. Une décision qui n’a pas laissé la partie nigérienne sans réaction. Vendredi, le régime de Niamey s’est vertement attaqué au Secrétaire général des Nations Unies dont il a dénoncé les « agissements perfides » développés avec la « complicité de la France et de deux chefs d’État francophones » non désignés nommément.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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