Le gouvernement nigérien a ordonné la fermeture immédiate des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le départ sans délai de son personnel expatrié.
Cette décision, prise le 4 février 2025, soulève de nombreuses interrogations, d’autant que les autorités militaires n’ont avancé aucune justification officielle.
Une décision unilatérale et soudaine
Sans explication précise, le ministère nigérien des Affaires étrangères a annoncé la dénonciation de l’accord de siège du CICR par une simple note verbale. Cette mesure implique la fermeture immédiate des bureaux de l’organisation humanitaire, présente depuis 35 ans au Niger. Les autorités ont également exigé le départ immédiat des expatriés du CICR. Cette situation met l’organisation dans l’incertitude quant à l’avenir de ses activités dans le pays.
Un climat tendu entre le Niger et les organisations internationales
Cette expulsion s’inscrit dans un contexte de relations dégradées entre le régime de transition et certaines ONG internationales. En novembre dernier, les autorités nigériennes ont critiqué la gestion des fonds humanitaires par l’Union européenne. Elles ont dénoncé une approche trop centralisée et déconnectée des priorités locales. Le CICR qui bénéficie d’une partie de ces fonds, pourrait avoir été pris dans cette dynamique de rejet des institutions internationales.
Un travail humanitaire remis en question
Avant cette décision, le CICR menait d’importantes opérations d’assistance au Niger. En partenariat avec la Croix-Rouge nigérienne, l’organisation apportait un soutien vital aux populations vulnérables. Il s’agit notamment des déplacés et des réfugiés. Durant le premier semestre 2024, elle avait distribué de l’aide à près de 37 000 personnes et contribué à l’agriculture locale en soutenant la culture de milliers d’hectares de céréales. Elle assurait également des soins de santé à plus de 120 000 personnes affectées par les conflits armés.
Vers une reconfiguration de l’aide humanitaire au Niger ?
L’expulsion du CICR interroge sur l’avenir de l’aide humanitaire dans le pays. Avec la fermeture de cette organisation et le départ forcé de son personnel, des milliers de bénéficiaires risquent de se retrouver sans assistance immédiate. De plus, cette décision pourrait dissuader d’autres ONG de poursuivre leurs activités au Niger, d’autant que d’autres structures, comme l’ONG française ACTED, avaient déjà été sommées de quitter le territoire.