Vingt ministres, dont cinq femmes et cinq officiers, font partie du nouveau cabinet de transition nigérien nommé lundi par Mahamadou Danda, le chef du gouvernement. La plupart des membres de cette équipe sont inconnus et issus de la diaspora nigérienne.
Le Niger s’est doté, lundi, d’un nouveau gouvernement. Au total, 20 ministres ont été nommés par décret par le chef de la junte, Salou Djibo. Dirigés par le Premier ministre Mahamadou Danda, en poste depuis le 23 février, les membres de cette équipe auront en charge d’assurer les prochaines élections présidentielles dans le pays. Tous sont inconnus du grand public, aucun membre de l’opposition nigérienne et de la société civile ne figurent dans ce cabinet de transition. La plupart d’entre-eux vivent à l’étranger, comme la nouvelle chef de la diplomatie, Touré Aminatou Maïga, ambassadrice du Niger aux Etats-Unis. C’est aussi le cas du nouveau ministre de l’Intérieur, Cissé Ousmane, ancien directeur général de la Police sous le président Mamadou Tandja, rappelé du Tchad. Badamassi Anou, nommé aux Finances, est un économiste qui vit aux Etats-Unis et Me Souley Mamadou Abba, le ministre des Mines et Energie, est avocat en France.
Néanmoins, junte militaire oblige, cinq officiers font partie des heureux élus. Ainsi, le général Mamadou Ousseini, le chef d’Etat major de l’armée de terre, obtient le très convoité ministère de la Défense tandis que les quatre autres officiers ont été nommés à des postes de moindre importance. Le général Maï Manga Oumara, le chef d’Etat major particulier de Mamadou Tandja, a été promu aux Sports, et le général Abdou Kaza, l’ex-aide de camp du président déchu, est devenu ministre de l’Environnement. Le colonel Ahmed Mohamed, qui s’est vu confier les Transports a été plusieurs fois préfet de région, tandis que le colonel Diallo Amadou, qui détient le portefeuille de l’Equipement, a été président du Tribunal militaire.
La junte en visite à Paris
Le jour de la nomination des vingt ministres, une délégation de la junte nigérienne était présente à Paris pour une rencontre avec l’organisation internationale de la francophonie (OIF). A cette occasion
l’OIF a condamné le coup d’état au Niger sans pour autant infliger des sanctions au pays. Elle s’est contentée de donner un délai de six mois à la junte pour tenir des élections libres et démocratiques, ce que le porte-parole du gouvernment nigérien, Abdoulkarim Gukoye, a promis d’assurer.
Consulter : la liste des membres du nouveau gouvernement de transition du Niger
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