Le Niger accuse la CEDEAO de chercher à déstabilisation le pays


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Abdourahamane Tiani, le chef de la junte nigerienne
Abdourahamane Tiani, le chef de la junte nigerienne

La junte nigérienne au pouvoir accuse la CEDEAO de participer à un plan de déstabilisation du Niger avec le soutien de puissances étrangères.

Les nouvelles autorités nigériennes ont porté de graves accusations à l’encontre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Selon Niamey, la CEDEAO prend part à un plan de déstabilisation du Niger. Et l’institution aurait la bénédiction de puissances étrangères. Ce mercredi, Niamey s’est fendu d’un communiqué lu à la télévision nationale du Niger pour crier au scandale.

« Représenter illégalement notre pays »

« Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et le Gouvernement ont suivi avec indignation la participation incompréhensible de certains membres du gouvernement déchu à la 64ème session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest », a déploré la junte, évoquant la rencontre du 10 décembre 2023 à Abuja.

Dans le communiqué, « le Niger condamne avec fermeté cette énième provocation de la CEDEAO qui est de nature à saper tout effort pour trouver une solution diplomatique et négociée à la situation politique actuelle ». Selon la junte, « la CEDEAO ne peut, en effet, décider d’une part, la suspension du Niger de toutes ses instances et, d’autre part, permettre à des fugitifs de représenter illégalement notre pays ».

« Attitude désinvolte sur fond d’incohérence »

Les militaires au pouvoir font allusion à la présence à la rencontre d’Abuja de membres de l’ancien gouvernement. En effet, l’ancien Premier ministre nigérien, Ouhoumoudou Mahamadou, avait pris part aux travaux de la CEDEAO. De même, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou, avait effectué le déplacement à Abuja. Une représentation biaisée, selon la junte nigérienne.

Les putschistes nigériens dénoncent une « attitude désinvolte sur fond d’incohérence » de la CEDEAO. Non sans porter de graves accusations à l’encontre de l’instance régionale. Pour Niamey, « la CEDEAO participe un plan subversif de déstabilisation du Niger à travers la formation d’un prétendu gouvernement parallèle soutenu par des puissances étrangères ».

Une médiation de la CEDEAO au Niger

Lors de la réunion des chefs d’État et de gouvernement, la CEDEAO a demandé la libération immédiate et sans condition du Président déchu, Mohamed Bazoum. Les sanctions infligées au Niger au lendemain du coup d’État du 26 juillet dernier ont été maintenues. Par ailleurs, la CEDEAO a désigné des médiateurs dans la crise nigérienne afin de parvenir à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

L’opportunité de ce 64ème sommet avait été prise par le Président nigérian, Bola Tinubu, pour lancer un appel à ses pairs. « En assurant une bonne gouvernance qui s’attaque aux défis de la pauvreté, de l’inégalité et d’autres préoccupations de la population, nous aurions réussi à nous attaquer à certaines des causes profondes de l’intervention militaire dans les processus civils dans notre région », a dit le président en exercice de la CEDEAO.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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