Fondé en 1860, le musée africain de Lyon est menacé de fermeture en raison de difficultés financières. L’établissement a lancé, en novembre, une campagne de financement participatif pour assurer sa pérennité.
Le musée africain de Lyon a l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. En grande difficulté financière, il est menacé de fermeture. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette tourmente ? Fondé en 1860 par la Société des missions africaines, cette dernière, qui était l’un de ses principaux bailleurs de fonds, ne peut plus plus subvenir à ses besoins. D’autant que longtemps géré par des bénévoles et missionnaires, l’établissement s’est professionnalisé en 2012, en recrutant deux salariés à plein-temps.
Pourtant, le musée africain de Lyon, qui abrite aujourd’hui une collection de 2 200 pièces d’art exposées et de 6 000 autres dans les réserves, datant principalement du 19e siècle et du début du 20e siècle, n’utilise pas un énorme budget dans l’année. « Notre budget n’est pas énorme, il n’est que de 100 000 euros. Mais aujourd’hui, la situation est vraiment devenue très compliquée pour nous. Nous n’arrivons plus à subvenir à nos besoins », explique Merja Laukia, présidente du musée, contactée par Afrik.com. Des Tracas financiers qui ont poussé l’établissement lyonnais à lancer, en novembre, une campagne de financement participatif pour recevoir le maximum de dons.
« Nous avons besoin d’au moins 60 000 euros pour nous en sortir »
Le véritable problème est que le musée accueille 10 000 visiteurs seulement par an alors qu’il lui faudrait le double pour assurer sa pérennité. « Auquel cas, nous ne tiendrons que jusqu’à mai 2016. Nous avons besoin d’au moins 60 000 euros pour nous en sortir », souligne Merja Laukia. Toutefois, elle garde espoir. « On va continuer à se battre, à rester optimistes, et actifs. Surtout qu’on a besoin de dizaines de milliers d’euros et non de centaines ». Elle compte aussi se rapprocher des pouvoirs publics afin qu’ils prêtent main forte à l’établissement, même si elle sait qu’il ne sera pas aisé de les convaincre, dans un contexte budgétaire reserré.
Le musée propose des collections permanentes d’objets d’arts de l’Afrique subsaharienne très rares. « A travers ces œuvres, on valorise l’art contemporain africain et on met en lumière les artistes formidables de l’Afrique subsaharienne», explique la directrice de l’établissement. Comme pour dire qu’au-delà du musée, c’est tout le reste qu’il faut sauver… Une démarche de rayonnement de la création africaine qui s’enracine au coeur de l’ancienne capitale des Gaules…