Le Mpox en RDC : une épidémie persistante et ses défis en Afrique


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Mpox virus
Mpox virus

La variole du singe ou Mpox, continue de représenter une menace sérieuse pour la santé publique en Afrique, particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC). Selon le ministère congolais de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance sociale, la première semaine de 2025 (du 30 décembre 2024 au 5 janvier 2025) a vu l’enregistrement de 20 décès liés au Mpox. Cette nouvelle vient alourdir le bilan d’une épidémie qui persiste depuis plusieurs années dans la région, soulignant une fois de plus l’ampleur et la complexité du problème.

L’épidémie de Mpox en RDC : un bilan alarmant

D’après les données de surveillance épidémiologique publiées par le ministère congolais, 2 318 cas suspects ont été enregistrés pendant la première semaine de 2025, avec un taux de létalité de 0,86%. Par ailleurs, 512 cas ont été confirmés par des tests de laboratoire. Cela s’ajoute à un total de 66 063 cas suspects, dont 14 417 ont été confirmés, et 1 366 décès survenus depuis le début de l’épidémie en 2024. Le taux de létalité cumulé est de 2,07%, ce qui est relativement élevé pour une maladie qui, bien que rarement mortelle, reste dévastatrice pour les personnes affectées et leurs communautés.

La situation sanitaire en RDC reste préoccupante, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui souligne une « circulation élevée et continue du virus ». L’OMS a observé que bien que certaines tendances semblent stables, la poursuite de l’épidémie et la persistance de nouveaux cas laissent penser que le virus continue de se propager dans des zones où les mesures de contrôle sont insuffisantes. Le virus du Mpox, bien que présent dans plusieurs régions du monde, continue de toucher principalement les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest, où il a été identifié pour la première fois en 1970.

Mpox en Afrique : un problème mondial

Bien que la RDC soit le pays le plus touché par l’épidémie actuelle, le Mpox ne se limite pas à ses frontières. L’OMS a également rapporté des cas dans d’autres pays de la région, tels que le Burundi et l’Ouganda, et même dans des nations plus éloignées comme la Zambie et le Zimbabwe, où des cas liés à des voyages ont été identifiés. Ces cas de Mpox associés à des voyages illustrent les risques liés à la propagation internationale du virus et la difficulté de maintenir une surveillance adéquate.

Les autorités sanitaires mondiales et locales sont particulièrement préoccupées par la manière dont le Mpox se propage dans des zones où les infrastructures de santé sont faibles et les systèmes de surveillance épidémiologique insuffisants. En effet, la transmission du virus peut se produire de manière subtile et non détectée, ce qui augmente considérablement les risques de propagation internationale. L’OMS appelle donc à une surveillance renforcée et à des notifications en temps utile afin d’éviter la diffusion incontrôlée du virus, ce qui pourrait aggraver la situation et entraîner de nouvelles vagues d’infections dans des régions non encore touchées.

Une épidémie à long terme

Le Mpox, une maladie virale généralement bénigne mais parfois fatale, est endémique en Afrique, où il circule principalement dans des zones forestières et rurales. La RDC, le pays le plus durement frappé, connaît des épidémies récurrentes, bien que la maladie soit rarement rencontrée en dehors du continent. Cependant, avec l’augmentation des voyages internationaux et la mobilité accrue des populations, le risque d’une propagation au-delà des frontières africaines reste élevé. Le Mpox, bien que moins dangereux que d’autres maladies virales comme la fièvre Ebola, nécessite une vigilance particulière en raison de sa transmission rapide et de sa capacité à se propager dans des environnements à faible ressources sanitaires.

Les cas récents en Afrique soulignent également la question des inégalités en matière de santé publique. Les pays les plus touchés, tels que la RDC, sont souvent confrontés à des défis majeurs en matière d’infrastructures sanitaires, de financement et de personnel qualifié pour gérer des crises sanitaires complexes. De plus, dans ces pays, les populations peuvent être mal informées sur les risques du Mpox, ce qui peut retarder les mesures de prévention et de traitement. L’éducation à la santé et l’amélioration de l’accès aux soins de santé sont donc essentielles pour limiter les répercussions de l’épidémie.

L’OMS et les réponses internationales

Face à l’ampleur de la menace, l’OMS et d’autres organisations internationales ont intensifié leurs efforts pour fournir un soutien technique et logistique aux pays touchés par l’épidémie. Des campagnes de vaccination ciblée ont été mises en place, en particulier pour les personnes exposées au risque de contact avec les animaux porteurs du virus, ainsi que pour les travailleurs de la santé. L’OMS continue également de soutenir les autorités locales dans la mise en place de systèmes de surveillance plus robustes et dans la gestion des cas.

Cependant, bien que des progrès aient été réalisés dans la lutte contre l’épidémie, la situation reste fragile et nécessite un engagement continu. Les efforts pour renforcer les capacités locales et régionales de réponse doivent être soutenus, tout comme les initiatives visant à améliorer la coopération internationale pour freiner la propagation du virus au-delà des frontières africaines.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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