Les Mozambicains célèbrent vendredi dix ans de paix et de développement économique. Mais malgré un taux de croissance moyen de 10%, le pays reste tributaire de l’aide internationale et n’arrive pas à redistribuer les fruits de sa croissance à la population.
» Seule une catastrophe majeure pourrait arrêter le développement économique du pays « . Le Premier ministre du Mozambique, Pascoal Mocumbi, annonçait le 19 septembre dernier un taux de croissance économique moyen pour son pays de 10%, un chiffre qui se place bien au-dessus des 7-8% ciblés par le gouvernement, ainsi qu’une basse inflation, tous deux » indicateurs d’une économie en bonne santé « . Le pays a même enregistré le chiffre record de 14% de croissance pour l’année 2001.
Le Mozambique s’apprête à fêter, ce vendredi, dix ans de paix et de développement économique ininterrompu. Les Mozambicains vont célébrer la signature des Accords de paix signés à Rome le 4 avril 1992 sous l’égide de l’Onu et qui ont mis fin à 16 ans de guerre civile. Avec plus d’un million de morts et une économie ruinée, le pays était surtout connu pour être l’un des pays les plus pauvres de la planète. Le Mozambique a réussi à se refaire une santé, grâce au soutien des institutions financières internationales et à la montée en puissance des investisseurs étrangers.
Croissance et dépendance
Selon un rapport du Centre de Promotion des Investissements de Maputo, ces derniers ont multiplié par six leurs investissements entre 1997 et 2002, passant de 73 à 600 millions de dollars. Les exportations – principalement d’aluminium, de crevette, noix de cajou, coton et sucre – représentent aujourd’hui entre 300 et 400 millions de dollars, alors qu’elles n’atteignaient que 100 millions de dollars en 1994.
Depuis 1997, le gouvernement mozambicain a instauré un système de zones franches industrielles et agricoles dont bénéficient l’usine de traitement d’aluminium Mozal (consortium international mené par l’Afrique du Sud) et les entreprises sucrières mauriciennes. Malgré cela, l’économie mozambicaine reste dépendante de l’aide extérieure (50% du budget national) et la majorité des Mozambicains vit dans une extrême pauvreté.
» Le Mozambique, même s’il a connu une forte croissance ces dernières années, ne réalise que des gains à court terme et ne bénéficie pas encore d’une amélioration durable « , résume un expert de la Cnuced (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement). Le gouvernement a annoncé, pour l’année 2003, un plan censé améliorer la qualité du service public dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’approvisionnement en eau et des routes. Pour que les Mozambicains profitent eux aussi de la croissance.