La Namibie, seul pays d’Afrique à exporter ses moutons en direction de l’Europe, entend bien faire réviser le contrat qui la lie à Bruxelles. L’obligation de faire désosser les animaux et les quotas d’exportation imposés à l’Afrique (Windhoek) sont autant de freins au développement de son marché.
Des négociations difficiles commencent pour le ministère namibien de l’Agriculture. Depuis 2 ans, la Namibie peut se féliciter d’être le seul pays africain à exporter ses moutons en direction de l’Europe. Un élargissement de son marché à l’export dont le principal client était jusque-là l’Afrique du Sud. Mais, prisonnière des quotas imposés par l’Union européenne et des règles d’hygiène très strictes, elle entend bien faire réviser son contrat. Deux plats au menu du jour : l’augmentation des fameux quotas et l’autorisation de vendre des moutons non désossés.
Boucherie sans os
» La Namibie est une zone dans laquelle il n’y a pas de maladies répertoriées pour les caprins. Les normes imposées par Bruxelles, qui nous oblige à n’exporter que des moutons désossés, sont donc inutiles « , explique le docteur Vin der Merwe, directeur du département vétérinaire au ministère de l’Agriculture. Or le désossement coûte environ 60 millions de dollars namibiens (5,9 millions d’euros) chaque année.
The Namibia economist précise que cette opération ralentit également la chaîne de production : alors que la Namibie peut produire jusqu’à 500 moutons prêts à l’export chaque jour, elle ne peut assurer la production que de 80 carcasses. Il en va de même pour la production de boeuf… et ce dans un pays qui ignore tout de la crise de vache folle qui sévit sur le vieux continent.
Augmenter les quotas
Suite aux Accords de Cotonou en vigueur jusqu’en 2008, le pays est autorisé à exporter 200 tonnes de mouton. Mais, si elle était autorisée à vendre des moutons entiers, la Namibie souhaiterait voir ses quotas augmentés d’au moins 10 000 tonnes pour le mouton et de 13 000 tonnes pour le boeuf. Le docteur Roger Pasken, de la Direction de la viande, espère voir les négociations aboutir » avant la fin de l’année « .
Interrogés par la presse locale, les fermiers concernés par ces tractations verraient les règlements imposés par Bruxelles comme » un moyen de protéger le marché européen » et s’accorderaient majoritairement avec le président Nujoma qui se prononçait récemment en faveur d’un développement autonome des pays africains, indépendamment des pays occidentaux.