Le Mondial 2010, révélateur de tensions sociales en Afrique du Sud


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L’Afrique du Sud fait face à des débordements à l’occasion du Mondial. Mises en exergue par les caméras du monde entier, certaines tensions longtemps ignorées apparaissent au grand jour depuis dimanche. Alors que la nation arc-en-ciel comptait sur cet évènement international pour redorer son image, divers mouvements sociaux viennent apporter une ombre au tableau. C’est sous le regard de millions de spectateurs que petites mains et syndicats ont choisi de faire valoir leurs droits, au grand dam du gouvernement et des forces de l’ordre.

La police sud-africaine est sur le pied de guerre. Depuis dimanche, les mouvements sociaux des stadiers, chargés de la sécurité du stade et hôtes d’accueil, se suivent…et se ressemblent. A Durban, près de 2 000 salariés ont de nouveau manifesté ce mardi, motivés par un litige salarial. « On veut notre argent », pouvait-on lire sur leurs banderoles. Cette contestation fait suite à une première grogne qui avait soulevé les employés de l’entreprise Stallion Security Consortium, dimanche après le match Allemagne-Australie. Pas moins de 400 stadiers avaient été dispersés à coup de balles de caoutchouc et de gaz lacrymogènes par la police anti-émeute, faisant une blessée.

C’est pendant le match Italie-Paraguay, 24h plus tard, au Green Point Stadium du Cap, que les agents responsables de la sécurité ont choisi de manifester leur mécontentement en quittant leur poste. « C’est un conflit salarial entre employeur et employés. Bien que nous ayons du respect pour les droits des travailleurs, nous jugeons inacceptable que ces derniers perturbent le bon déroulement des rencontres et nous n’hésiterons pas à prendre des sanctions s’il le faut », a menacé Danny Jordaan, chef du comité local de l’organisation de la Coupe du monde 2010 de football.

Quand les chauffeurs s’en mêlent

Les conducteurs de bus qui avaient quant à eux entamé une grève des transports, lundi, aux alentours du stade Soccer City de Johannesburg, suite au match opposant les Pays-Bas au Danemark, ont repris le travail mardi matin, après négociation avec leur employeur. Ils se plaignaient des changements de programmes imposés par les matches et réclamaient un salaire en conséquence.

Entre vuvuzelas trop bruyantes et petits larcins, l’Afrique du Sud, depuis le début du Mondial, essuie de nombreuses critiques. Ces manifestations répétées pourraient les faire redoubler d’intensité. Mais ces soulèvements qui interpellent le monde aujourd’hui sont loin d’être les premiers. Dans un pays traversé par de nombreuses difficultés sociales et économiques, et où le taux de chômage avoisine les 30%, les grèves sont monnaie courante. L’année 2009 a en effet été jalonnée de nombreux troubles, impacts de la crise mondiale et des licenciements massifs qui ébranlent la première puissance économique du continent.

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