L’annonce, jeudi soir, par le Premier ministre, de la suspension de certaines personnalités dont la responsabilité serait mise en cause dans la transaction des déchets toxiques, a sans doute été à l’origine de la tentative de lynchage du ministre des Transports du premier gouvernement de transition, Anaky Kobenan.
En effet, soupçonné d’être au centre de la transaction concernant les déchets toxiques, le ministre a été molesté vendredi matin et son véhicule incendié par des jeunes au carrefour de la Riviera Palmeraie, non loin de la décharge publique d’Akouédo, où ces derniers ont érigé des barrages, en signe de protestation et de réclamation de sanctions à l’encontre de ceux qui sont impliqués dans l’affaire des déchets toxiques.
Le ministre Anaky Kobenan ne figure pourtant pas parmi les personnalités officiellement mises en cause que sont les directeurs généraux du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, des Douanes, Gnamien Konan, du gouverneur du district d’Abidjan, Djédjé Amondji et de l’ex-directeur des Affaires maritimes, Tibé Bi Ballo.
Les enquêtes préliminaires avaient permis d’interpeller huit personnes, actuellement détenues à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
Selon le dernier bilan établi jeudi par le ministère de la Santé, les 400 tonnes de déchets toxiques déversés à Abidjan dans la nuit du 18 au 19 août par un navire étranger battant pavillon panaméen, ont intoxiqué plus de 12.000 personnes et tué sept personnes dont des enfants.
Le gouvernement « démissionnaire », qui compte procéder dès lundi prochain à l’enlèvement de ces ordures, a mis en place des mesures préventives parmi lesquelles la sécurisation des sites pollués.