Le ministre de l’Aviation sous le feu des critiques au Nigeria


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Les appels en faveur de la démission ou du limogeage du ministre de l’Aviation, Babalola Borishade, se sont intensifiés mardi suite au crash, dimanche, du Boeing 737-200 de la compagnie ADC. Neuf personnes parmi les 105 passagers, et non pas sept, comme précédemment annoncé, ont survécu à l’accident.

Le crash qui s’est produit dimanche dernier est le troisième impliquant une compagnie commerciale du Nigeria en l’espace d’un an et la quatrième catastrophe aérienne la plus meurtrière du pays le plus peuplé d’Afrique durant cette période. En tout, plus de 300 personnes ont été tuées dans ces différents accidents qui remettent en question la sécurité dans les transports aériens au Nigeria.

« Il faut rappeler que M. Borishade n’était pas le pilote aux commandes de l’appareil qui s’est écrasé », écrit ce mardi le chroniqueur du journal « Thisday ». « Mais face à une situation où l’on doit accepter la responsabilité pour les défaillances d’un secteur sous son contrôle, qui peuvent causer des pertes aussi monumentales, de nombreux analystes estiment que M. Borishade doit démissionner ou être renvoyé », écrit le chroniqueur.

Le ministre sommé d’éviter les commentaires

La famille et l’église du défunt pilote, Kolawole Atanda, ont également lancé un appel similaire, particulièrement après que le ministre a accusé le pilote d’avoir ignoré l’avis du tour de contrôle de rester un instant avant de décoller, étant donné le mauvais temps qui sévissait en ce moment-là. La déclaration du ministre, faite lors d’une conférence de presse, lundi à Abuja, a suscité les critiques de l’Association nationale des pilotes et ingénieurs aériens (NAAPE).

« Bien que la NAAPE apprécie les efforts du ministre de l’Aviation concernant la restructuration et les réformes en cours dans le secteur de l’Aviation, toutefois nous lui demandons de s’abstenir de faire d’autres commentaires accusateurs pour permettre une enquête impartiale sur cet accident », a fait savoir l’association dans un communiqué.

Le Sénat avait déjà voté son renvoi

Suite à deux accidents successifs d’avions commerciaux au Nigeria en octobre et décembre 2005, le Sénat avait voté à l’unanimité une résolution non contraignante en faveur du renvoi du ministre de l’Aviation, qui serait très proche du président Olusegun Obasanjo. Lors d’un forum présidentiel sur l’Aviation l’année dernière, le ministre avait dit qu’il n’hésiterait pas à partir si cela devrait mettre fin à la série de catastrophes aériennes.

Le gouvernement fédéral a, depuis, pris des mesures pour renforcer les normes de sécurité dans le secteur, immobilisant plusieurs appareils jusqu’à ce qu’ils y répondent. Les experts du secteur de l’Aviation estiment quant à eux que ce dernier crash va sûrement accroître la pression sur le ministre pour l’inciter à partir afin de favoriser la nomination d’un professionnel pour ce ministère.

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