Le mil, perle nutritive de l’Afrique


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Mil, ou millet, ou encore sorgho
Mil, ou millet, ou encore sorgho

Le mil représente la principale céréale consommée dans plusieurs régions du Niger, du Nigeria, du Mali et du Burkina Faso. L’Afrique est le premier producteur mondial de cette céréale, consommée depuis la préhistoire, et qui se satisfait de terres pauvres et de faibles pluies.

Le mil est une céréale consommée depuis les temps les plus reculés : on a trouvé des traces de sorgho – qui est l’une des variétés du millet – sur des grattoirs en pierre datant de 100.000 av.JC au Mozambique. En 2005, des archéologues ont trouvé en Chine des nouilles fabriquées avec de la farine de mil, datant de 4.000 av. JC. Dans l’Egypte pharaonique, l’on fabriquait du pain plat, type pita, avec de la farine de mil, et l’on buvait aussi de la bière de mil. La Bible décrit des cultures de mil en Palestine en 600 av. JC, et dans ses voyages en Orient, Hérodote en observe en Perse en 400 av. JC.

Dans la Rome antique, les populations pauvres faisaient une grande consommation d’une bouillie de mil, appelée « puls » – le nom latin du mil est millium – peut-être parce que ses graines viennent par « milliers » ? Jusqu’au Moyen-Age, les populations d’Europe méditerranéenne consommeront cette bouillie de mil. Au XVI° siècle, avec l’introduction du maïs venu des Amériques, la « polenta » en Italie sera fabriquée avec cette nouvelle céréale.

L’Afrique, principal producteur et consommateur de mil dans le monde

Aujourd’hui l’Afrique est le principal producteur, avec le Nigeria en tête, et consommateur de mil dans le monde. La production mondiale était estimée à 32 millions de tonnes en 2007 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’Inde en produit à lui seul le tiers.

Les principaux producteurs de mil en 2007 :

• Inde : 10 millions de tonnes
• Nigeria : 8 millions
• Niger : 3 millions
• Chine : 2 millions
• Burkina : 1 million
• Mali : 1 million
• Soudan : 800.000 tonnes
• Ouganda : 700.000
• Tchad : 500.000
• Ethiopie : 500.000

La majorité de la production est auto-consommée : très peu de mil circule dans les circuits du commerce international. Outre l’Afrique, le mil est consommé dans les régions sèches et arides d’Inde (Etats du Rajasthan, du Gujarat et du Hayara) et de Chine (nord du pays), ainsi que dans certains Etats de l’ex-URSS (Ukraine, Kazakstan, Russie). Aux Etats-Unis il est utilisé comme fourrage, et en Europe, essentiellement comme nourriture pour oiseaux ! Mais en Occident, il fait aussi son apparition dans les magasins bio et diététiques, comme d’autres céréales exotiques ou oubliées, car c’est une céréale sans gluten très riche en vitamines et sels minéraux.

Le mil désigne en général la variété de millet appelée « millet perle » – à cause de la taille des graines, petites et rondes, de cette céréale, et qui concerne 50% des surfaces consacrées au mil en Afrique. Le « gros mil » est le sorgho, une autre variété parmi les centaines de variétés de millet.

Au Sahel, le mil représente une culture vivrière importante, et souvent la première céréale consommée. Au Niger, le mil et le sorgho constituent près de 3/4 de l’apport calorique quotidien. Au Mali et au Sénégal, le mil représente 40% des céréales consommées; au Burkina, au Tchad et en Gambie, le mil compte pour 1/3 des céréales consommées. Selon les pays, en Afrique les consommations oscillent entre 20 et 50 kg/personne/an – les plus élevées du monde.

Car cette plante pousse vite, se satisfait de sols pauvres et de faibles pluies, et pousse là où d’autres céréales comme le blé, le maïs ou le riz, ne pourraient pas se cultiver. En outre, elle peut être stockée pendant 5 ans.

En Afrique, le mil est cultivé par des petits paysans, sans engrais, et selon des procédés entièrement manuels. Les rendements sont par conséquents très bas : entre 200 et 500 kg/ha. Mais une nouvelle variété de mil a été créée par des agronomes récemment, qui pousse en 70 jours au lieu de 140, et a été expérimentée au Burkina Faso.

Au Sahel, un dicton dit : «la meilleure épouse est celle qui préparer bien la boule de mil ». La préparation culinaire du mil est en effet du ressort des femmes, qui commencent par piler les graines dans un mortier. Leur gestuelle est d’ailleurs devenue une « image d’Epinal » des représentations de l’Afrique. « Celle qui n’a jamais soulevé le pilon ne se rend pas compte du travail que cela représente!», raconte Brigitte, grande voyageuse.

En Afrique de l’Ouest et au Sahel, le mil est souvent préparé en bouillie – comme au Burkina Faso, le célèbre , ou au Sénégal, le « lakh », préparé avec du lait fermenté; en couscous, comme le « Thierré Bassi », couscous de mil du Sénégal.

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