Roga Roga est de retour. Le co-fondateur d’Extra-musica a présenté, la semaine dernière à Paris, son nouvel album, Sorcellerie (Kindoki) (Letiok Production, 2010). Un opus rythmé et dansant, dans lequel il défend la culture congolaise et la paix.
C’est dans une salle chaleureuse de la capitale française, en présence d’une centaine de personnes, que l’artiste Roga Roga, de son vrai nom Ibambi Rogatien, 37 ans, présente son nouvel album. Ubiznews, « la chaîne infomusement », s’est occupée de l’organisation de la soirée. La lumière tamisée, les couleurs pourpres, orangées, rougeoyantes, et un buffet mettent tout de suite dans l’ambiance. Les représentants de quelques grands médias africains et français sont présents, dont Harry Roselmack. L’artiste congolais commence son mini show musical avec la chanson intitulée «Unité nationale». Puis, après une seconde chanson, il se met à échanger avec les invités et nous accorde un entretien.
Afrik.Com: Avez-vous le sentiment d’avoir réalisé, avec Sorcellerie, l’album de la consécration?
Roga Roga: Côté technique et audio, je suis parvenu à une réalisation personnelle. Mais je dois également beaucoup à ma maison de production: Letiok Production. J’ai également la chance d’être propulsé par les médias. Les médias sont devenus le nouveau mode de développement de l’industrie musicale.
Afri.com: Votre chanson « Unité nationale » est très engagée. Quel est votre degré d’implication sociale dans vos chansons?
Roga Roga: Mon pays (le Congo) a connu beaucoup de guerres. Par conséquent, il est de mon devoir de promouvoir la paix. J’ai également eu un déclic qui m’a amené à composer une chanson sur la Sape, qui fait partie de notre culture.
Afrik.com: Pouvez-vous nous parler de vos début? D’où vient le nom Roga Roga?
Roga Roga: Je m’appelle Ibambi Rogatien, mais mes amis m’appellent Roga. L’autre Roga a été joint pour former mon nom de scène, Roga Roga. En 1993, j’ai créé le groupe Extra musica. Auparavant, j’étais dans une chorale en tant que chanteur et guitariste. Par la suite, j’ai eu une révélation: il me fallait créer un groupe. A l’époque, il y avait beaucoup de groupes en vogue. Mon but était de rivaliser avec eux et de développer de la musique pour les jeunes. Au Congo, la musique est en voie de disparition. J’ai commencé par chanter dans les veillées mortuaires. Par la suite, j’ai fait la connaissance de mon premier producteur. Nous avons produit l’album Nouveaux missiles. Et l’aventure a continué…. Cela fait presque 2 mois que l’album Sorcellerie (Kindoki) est sorti avec l’accompagnement d’Extra-musica et la participation de Passi. Le DVD sera bientôt en vente. Extra-musica a quasiment 18 ans d’existence et a connu des hauts et des bas. Mais il conserve toujours la vision et l’esprit de l’auteur (Roga Roga). Je suis fier de guider Extra-musica.
Afrik.com: Que pensez-vous de la situation au Congo Brazzaville aujourd’hui?
Roga Roga: Je pense que le système qui consiste à prendre les armes à chaque conflit devrait prendre fin. Pour moi, la démocratie est la meilleure des choses. Le seul pouvoir qui devrait exister est le pouvoir par les urnes.
Afrik.com: Dernière question… Quel message adressez-vous aux jeunes?
Roga Roga: La paix est difficile à préserver. Nous avons payé le prix pour la paix. Il faut que les jeunes soient conscients qu’il est indispensable de sauvegarder la paix. Un esprit de paix doit pouvoir régner.
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