Pierrette Adams est de retour dans les bacs avec un premier Best of événement. Une compilation célébrant 10 ans de succès et regroupant le meilleur d’une discographie de cinq albums. L’artiste revient pour Afrik sur son parcours et sur sa nouvelle production.
Les meilleurs morceaux de Pierrette Adams regroupés sur un même disque. L’artiste congolaise vient de sortir, cette semaine, son tout premier Best of, après cinq albums et dix ans de carrière. Elle nous explique la raison de cette compilation et revient sur une carrière où elle aura toujours connu le succès.
Afrik.com : Vous avez regroupé tous vos tubes sur la compilation. Pour autant estimez-vous qu’elle reflète bien votre univers musical ?
Pierrette Adams : On me réclamait toujours des anciennes chansons, comme « Journal intime », « Caterpillars », « Notre histoire », ou certaines qui ne sont plus éditées. J’ai répondu à une demande du public, mais j’ai également rajouté ce que j’aime personnellement. J’ai fait un mélange des deux pour qu’on reconnaisse Pierrette.
Afrik.com : Après cinq albums et dix ans de carrière, quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Pierrette Adams : Je ne me rends pas bien compte de ce qui m’est arrivé et de ce qui m’arrive toujours. Ça a toujours marché pour moi. Je n’ai jamais connu de difficultés particulières dans ma carrière. Ce n’est pas comme beaucoup d’artistes qui ont beaucoup galéré à leurs débuts.
Afrik.com : Certaines personnes diront que vous avez l’appui financier de votre mari qui vous permet d’être à l’abri du besoin ?
Pierrette Adams : J’entends souvent ce genre de propos, mais je dirais que ça ne tient pas debout. On a vu certains artistes avoir les moyens qu’il faut, être très bien entourés, mais ça ne marche pas toujours. C’est le public qui décide. On peut mettre des milliards sur un disque, si le public n’aime pas, vous ne pourrez rien y faire.
Afrik.com : Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?
Pierrette Adams : Mon meilleur souvenir date de dix ans. Au tout début de ma carrière. Je n’avais fait qu’un seul album (Journal intime, 1994, ndlr). J’étais à Abidjan. On m’appelle pour me dire qu’à Brazzaville et à Pointe-Noire, ma chanson « Journal intime » fait un véritable carton et qu’il faut que je vienne absolument pour y faire un concert. Je n’avais jamais fait de live, je ne savais pas vraiment chanter, j’avais enregistré cet album juste pour venir en aide à quelqu’un. J’y vais. Le jour du concert, j’arrive au stade. Il était plein à craquer. Et il y avait près de 100 mètres de queue à l’extérieur. J’ai demandé incrédule s’il y a avait une première partie avant moi. Non, j’étais la seule artiste programmée ! Je n’avais que six chansons dans mon album. Donc pas de quoi tenir un véritable concert. Sur scène, j’ai fini mon répertoire en trente minutes. On s’est regardé avec les musiciens, le public en redemandait. Alors on a refait le répertoire trois fois…
Afrik.com : Vous êtes du Congo-Brazzaville, vous avez vécu en Côte d’Ivoire et au Sénégal. D’où vous revendiquez-vous ?
Pierrette Adams : C’est bizarre, mais je ne me considère pas d’un seul pays. J’ai quitté le Congo en 1982. Je suis plus restée en Côte d’Ivoire, où j’ai passé 19 ans, qu’au Congo. Et puis il y a eu le Sénégal… Dans ma tête, je sais que je suis congolaise mais c’est plus compliqué que ça. Disons que je suis une fille du Continent.
Afrik.com : Zouk, ndombolo, musique ivoirienne, votre musique s’inscrit dans trois grands courants musicaux. Beaucoup vous préfèrent dans un registre zouk. Avez-vous déjà pensé à faire un album uniquement zouk ?
Pierrette Adams : Beaucoup de gens m’en parlent effectivement. J’y ai déjà pensé, mais j’ai peur qu’on ne me reconnaisse pas tout à fait. Car je n’ai pas commencé comme ça. J’ai commencé par la musique congolaise. Et puis j’ai mis un peu de zouk, puis de la musique ivoirienne. Faire un album zouk du jour au lendemain pourrait dérouter de nombreux fans. A la limite, ce que je pourrais faire est un album moitié/moitié.
Afrik.com : Dans quel registre vous sentez-vous le plus à l’aise ?
Pierrette Adams : Je me sens à l’aise dans tous les styles. Ça dépend seulement du texte, de la mélodie. Il y a des choses que je ressens mieux que d’autres.
Afrik.com : Sur votre Best of, le titre inédit porte le nom d’une célèbre carte de téléphone prépayée béninoise. Pourquoi ?
Pierrette Adams : Ils sont venus vers moi, j’ai accepté.
Afrik.com : Le prochain album est-il déjà en préparation ?
Pierrette Adams : Non, mais j’ai déjà pas mal de propositions. J’ai effectivement l’intention de mettre pas mal de zouks. J’ai décidé de relancer Eric Virgal pour m’en faire quelques uns. Comme je le disais tout à l’heure, peut être que je ferais moitié/moitié. Moitié rumba, moitié zouk.
Afrik.com : Le zouk fait également partie de Pierrette. Pourquoi faire la distinction ?
Pierrette Adams : Pierrette c’est certes du zouk mais c’est surtout un mélange de musiques congolaises, ivoiriennes et caribéennes.
Afrik.com : Qu’est ce que vous écoutez comme musique ?
Pierrette Adams : J’écoute actuellement dans ma voiture une cassette de coupé-décalé (Côte d’Ivoire, ndlr). Chez moi, j’écoute du zouk, de la musique congolaise et de la musique française. Du genre Francis Cabrel. Certains pourraient dire que c’est ringard (sourire) mais j’aime bien ses mélodies et ses textes. J’aime aussi Patrick Bruel, même si ça fait un peu minette (re sourire). Pour les grandes voix, j’aime bien Céline Dion, Monique Séka et Nayanka Bell, entre autres.
Afrik.com : Dans votre carrière vous n’avez fait qu’un seul duo, avec Bibi Den’s. Avec quels artistes aimeriez-vous chanter ?
Pierrette Adams : J’aimerais bien faire un duo avec Koffi Olomide, parce que j’aime sa voix qui est à l’opposé de la mienne. J’aimerais faire également un duo avec Eric Virgal ou Nyboma.