L’équipe du Maroc a contrôlé le Tour du Faso 2007 de bout en bout, d’abord avec Mouhssine Lahsaini, puis avec Adil Jelloul, qui a endossé une fois pour toute, ce dimanche, le mailot jaune de la course cycliste. A Ouaga, c’est le Belge Lionel Syne, malheureux samedi, qui arrache la victoire dans le sprint final.
Du début à la fin ! Depuis le premier jour et l’étape menant à Léo, l’équipe marocaine a tenu d’une main ferme le peloton de la 21ème édition du Tour du Faso. Pour défendre dans un premier temps le maillot jaune porté par Mouhssine Lahsaini, les rouleurs de l’Atlas ont été contraints de fournir des efforts constants en tête de course. Malgré cette débauche d’énergie et la multiplication des offensives portées, Adil Jelloul a trouvé les ressources pour réaliser un festival dans l’étape de Fada N’Gourma.
Avec 51’’ d’avance au général sur son unique rival, Sadrack Teguimaha, le champion du Maroc a ensuite contrôlé avec le soutien de son clan. A 25 ans, le récent vainqueur du Tour du Sénégal représente la relève du cyclisme marocain, guidé par Abdelati Saadoune, vainqueur du Tour 2002 et coéquipier dévoué en 2007. L’étape de Ouagadougou a été remportée par le Belge Lionel Syne, qui décroche au sprint sa première victoire cette année, après avoir connu à trois reprises la frustration de la deuxième place.
46Km/h : Ouaga sur un train de folie
Les enjeux de l’ultime étape sont simples au départ de Ouaga. Pour boucler victorieusement le Tour du Faso, Adil Jelloul a l’interdiction formelle de quitter des yeux Sadrack Teguimaha, son poursuivant à 51’’. Une extrême vigilance lui est aussi imposée concernant les possibilités de chute ou de crevaison sur le circuit ultra rapide de la capitale. Pour parachever une sorte de « petit chelem » marocain, Mohammed Er Ragragui doit quant à lui surveiller à l’approche des sprints intermédiaires les mouvements de Vincent Viet, à qui il a pris le maillot rose la veille. Et Lahsaini, qui compte finir son séjour avec le maillot blanc, se méfie d’un éventuel coup fourré de Nicolas Edet.
C’est sur les chapeaux de roue que le peloton se dirige vers Ouaga, les multiples tentatives d’échappée ne parvenant jamais à creuser une écart supérieur à 30’’. Viet essaye bien pour la forme de se glisser dans un groupe d’attaquants, mais la manœuvre est immédiatement réprimée. A l’entrée en ville, l’euphorie liée à la fin du Tour et à la présence d’un public fourni incite les coureurs à maintenir ce train de folie : 46 kilomètres sont parcourus dans la première heure.
Evasions interdites
Les passages sur la ligne d’arrivée s’enchaînent. Après le huitième tour de circuit, Er Ragragui est assuré de finir en rose, alors que les évasions sont toujours aussi difficiles. L’heure du verdict approche, et la constitution d’un groupe de neuf coureurs, avec Jérémie Ouedraogo, Houdo Sawadogo (Bur), Ahmed Ouedraogo (Civ), Bergerard (Fra –CAN), Marien, Burton (Bel), Derquenne, Galland et Grelot (Fra – ESS), ne laisse que peu d’illusions. A la cloche, les échappés n’ont d’ailleurs que 8’’ d’avance. C’est donc un sprint massif qui se prépare.
Dans le dernier kilomètre, les coureurs de la région Centre emmènent le peloton, mais les Alsaciens et les Belges sont les plus observés. La veille, Lionel Syne avait connu une fausse joie en croyant remporter l’étape de Zorgho, avant de se plier devant le verdict de la photo finish. C’est avec un surplus d’énergie puisé dans cette déception qu’il se lance dans cette dernière ligne droite. Face au palais présidentiel, le Belge ne laisse cette fois-ci aucune chance à ses rivaux. Il s’impose d’une longueur de vélo devant son vainqueur d’hier, Julien Tomasi. La revanche obtenue dans cette étape de prestige n’en est que plus savoureuse.
Crédit texte et photo : Amaury sport organisation