Ces dernières semaines, les accidents de la route se sont succédés à un rythme infernal au Maroc. Conscientes du problème, les autorités marocaines ont lancé une stratégie pour améliorer la sécurité routière et sont en passe d’adopter un nouveau code de la route.
La question de la sécurité routière revient à l’ordre du jour au Maroc avec la succession accidents mortels qu’a connu le pays ces dernières semaines. C’est l’une des priorités du Maroc depuis le lancement, en 2003, du Plan Stratégique Intégré d’Urgence (PSIU). Le dernier accident en date s’est déroulé, ce lundi, et a coûté la vie à huit Marocains à proximité de Berrechid (50 km au sud de Casablanca), entre Marrakech et Casablanca. Alors que samedi soir déjà, un autre avait causé la mort de 13 touristes sur le même axe routier, près de la ville de Benguérir (60 km au nord de Marrakech). Parmi eux sept Français et le 26 novembre dernier, six autres avaient trouvé la mort à l’est de Marrakech.
Pourtant, ces dernières années, des résultats probants avaient été obtenus en matière de sécurité routière avec la mise en place du PSIU. « Une stratégie qui est suivie de très près par sa Majesté », précise Khadija Bourara, conseiller du ministre de l’Equipement et des Transports. Ainsi en décembre 2004, le nombre d’accidents de la route a diminué de 6, 5% et le nombre de tués de 3, 4% par rapport à la même période en 2003. Cette tendance à la baisse se confirmera en 2005 : moins 7,11% pour le nombre de tués. Il en sera de même pour le premier semestre 2006 où ce nombre a baissé de 4,7%. Mais en juillet et août, c’est l’hécatombe. Le nombre d’accidents a augmenté pour ces deux mois respectivement de 10,06% et de 9,69 %, et le nombre de tués de 7,23% et de 18,98 %.
Une stratégie pour améliorer la sécurité routière depuis 2003
Aussi, une série de mesures contenues dans une circulaire interministérielle datant d’octobre ont été adoptées. Selon Khadija Bourara, cette circulaire donne « quelques moyens de faire respecter le code de la route et d’empêcher la récidive ». La circulaire regroupe, par conséquent, des « mesures transitoires » en attendant l’entrée en vigueur du nouveau code de la route marocain. Le projet a déjà été introduit auprès du Parlement. « Il a vocation à pallier les insuffisances du code actuellement en vigueur. Le nouveau code introduit ainsi la notion du permis à points. Sa durée de vie sera désormais limitée, contrairement au permis actuel qui est un permis à vie », indique Mme Bourara. De même, la durée de vie du permis probatoire passe de un à deux ans et le permis de conduire professionnel fait son apparition. « Ce nouveau code introduit également l’usage de l’alcootest et offre la base juridique et légale au développement des moyens mécaniques de contrôle qui limitent par ailleurs l’intervention de l’homme. Sur la route, les usagers se plaignent souvent de la corruption, cette disposition la limitera.»
D’ici fin 2006, le Maroc devrait être équipé de 150 radars fixes et de 850 autres à l’horizon 2009. Les amendes forfaitaires seront aussi revues à la hausse. Le projet du nouveau code de la route devrait être adopté par les députés marocains, « avant la fin de la session du printemps », estime Khadija Bourara. Le plus tôt sera le mieux pour le tourisme en particulier, et l’économie marocaine en général. Au démarrage de la PSIU, le coût des accidents de la route avait été estimé à deux points du PIB.