Le Maroc se voit en futur pilier mondial de l’hydrogène vert


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hydrogene vert
Hydrogène vert (illustration)

Le Maghreb, avec ses vastes étendues désertiques et son ensoleillement important, s’impose comme une région clé pour le développement de l’hydrogène vert. Si les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) ont affiché des ambitions similaires, c’est aujourd’hui le Maroc qui veut prendre une longueur d’avance.

L’hydrogène vert émerge comme un acteur clé dans la transition énergétique mondiale, offrant une solution prometteuse pour décarboner des secteurs difficiles à électrifier. Produit par électrolyse de l’eau à partir d’énergies renouvelables, il représente une alternative propre aux combustibles fossiles. Son potentiel est particulièrement important dans l’industrie lourde, les transports longue distance et le stockage d’énergie à grande échelle.

Alors que de nombreux pays et entreprises s’engagent à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’hydrogène vert gagne en importance stratégique. L’Agence Internationale de l’Énergie estime que sa production pourrait atteindre 528 millions de tonnes par an d’ici 2050, jouant un rôle crucial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, les régions riches en ressources renouvelables, comme le Maghreb, se positionnent comme des acteurs potentiellement majeurs de cette nouvelle économie de l’énergie.

Les atouts du Maroc

La récente annonce de Leila Benali, ministre de la transition écologique veut marquer une accélération du Maroc dans le domaine de l’hydrogène vert. Avec l’allocation prévue d’un million d’hectares pour les projets d’hydrogène vert et la mise à disposition immédiate de 300 000 hectares, le Maroc envoie un signal fort aux investisseurs. L’intérêt marqué d’une centaine d’opérateurs, nationaux et internationaux, témoigne de l’attractivité de cette offre.

Le Maroc a mis en place un cadre réglementaire clair et incitatif et le gouvernement marocain a mis en place un cadre fiscal et douanier favorable pour attirer les investisseurs. Ainsi, le Maroc veut faire de l’hydrogène vert un pilier de sa transition énergétique. En outre, le pays va encourager les collaborations entre le secteur public et privé pour accélérer le développement de projets.

L’Algérie : un potentiel immense à exploiter

L’Algérie dispose d’un potentiel solaire et éolien considérable. Cependant, si le pays a lancé plusieurs études de faisabilité et cherche à nouer des partenariats internationaux, il doit aussi intégrer l’importance de sa production en gaz naturel qui reste le cadre majeur de ses investissements en raison de son rôle essentiel de fournisseur de l’Europe.

Tunisie : une ambition plus modérée

La Tunisie a également développé une stratégie pour l’hydrogène vert, mais elle fait face à des défis plus importants que ses voisins. Avec des ressources moins abondantes et des problèmes économiques plus pressants, la Tunisie doit renforcer son attractivité pour les investisseurs en améliorant sa stabilité politique et économique. Les ressources financières limitées freinent les investissements dans les projets d’hydrogène vert, ajoutant un obstacle supplémentaire au développement de cette technologie.

Enjeux communs et défis à relever

Les trois pays du Maghreb doivent surmonter des défis communs pour réussir dans le développement de l’hydrogène vert. Les coûts de production de l’hydrogène vert restent élevés malgré les avancées technologiques, et le développement de cette filière nécessite la formation de compétences spécifiques. En outre, il est essentiel de développer les infrastructures de transport et de stockage de l’hydrogène vert. L’évaluation et la gestion des impacts environnementaux et sociaux de ces projets sont également cruciales pour assurer une transition énergétique durable et équitable.

Le Maroc est actuellement en tête dans la course à l’hydrogène vert, mais l’Algérie et la Tunisie ont également un rôle important à jouer. Le succès de ces projets dépendra de la capacité de ces pays à relever les défis communs et à mettre en œuvre des politiques structurées, ambitieuses et durables. Le développement de l’hydrogène vert dans cette région pourrait ainsi participer à la transformation des économies locales tout en contribuant significativement à la transition énergétique mondiale.

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