Le Maroc préfère le swing


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Un golfeur en séjour au Maroc dépense entre 3 500 et 4 000 euros, soit cinq fois plus que la recette moyenne annuelle d’un touriste « traditionnel ». Dotée d’une clientèle haute contribution, la niche touristique est moins sensible aux soubresauts politiques internationaux.

De notre partenaire l’Economiste.

Le golf sera peut-être le prochain or vert de l’industrie touristique. L’accord-cadre conclu il y a juste deux ans à Marrakech fait des produits thématiques un des leviers de développement du secteur. Pour peu qu’elle professionnalise son approche commerciale et marketing, la niche du golf deviendra l’un de ces moteurs de la révision à la hausse des ambitions du Maroc sur le marché touristique mondial.

Les experts de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) ne disent pas le contraire. Selon l’OMT, la montée en puissance des produits thématiques, dont le golf, sera l’un des phénomènes majeurs au cours des deux prochaines décennies. Le Maroc, qui dispose d’un atout géographique (proche de l’Europe), peut transformer cet avantage comparatif en avantage concurrentiel. S’il arrive à développer cette niche, le Maroc pourra donc gérer sans trop de dégâts (sur le plan économique), les plongeons qu’entraînent les crises politiques internationales. La clientèle de golf est généralement moins sensible à la conjoncture mondiale.

L’exemple espagnol

L’Espagne à côté l’a compris depuis des années. Entre Algesiras et Marbella, les Espagnols ont aménagé une centaine de greens. En plus de la clientèle de plage en été, la Costa Del Sol est devenue aujourd’hui une destination majeure du golf. Elle a même été rebaptisée, « Costa Del Golf », affirme, admiratif, El Mostafa Raguigue, chef du département des produits thématiques et de l’animation à l’Office national marocain du tourisme.

Le Royaume-Uni, berceau du golf (l’Ecosse) compte 3,5 millions de pratiquants du green (au Maroc, il y a au total 6.000 licenciés dans les clubs de golf, dont la moitié est inactive), et les pays scandinaves regorgent également d’une forte population de joueurs de golf. Sur le plan économique, cette clientèle est une véritable mine d’or. Par séjour, la dépense moyenne d’un golfeur est comprise entre 35.000 et 40.000 dirhams (3.500 à 4.000 euros), confie Charles Roy, responsable de branche Golf chez Atlas Voyages qui organisait la sixième édition du tournoi de la Mamounia, le week-end dernier.

Un golfeur = 5 touristes

Un golfeur représente cinq fois la recette annuelle que rapporte un touriste « classique » qui a acheté un forfait auprès des tour opérateurs. Une aubaine pour les professionnels qui investissent aujourd’hui à fond cette niche. Les grandes agences de voyages possèdent pratiquement toutes une structure dédiée au golf, de même que les hôtels de luxe à Marrakech mettant à profit deux des plus importantes infrastructures golfiques du Royaume (Le Royal Golf et Amelkis). La Mamounia (mais aussi le Palmeraie Golf Palace) placent depuis des années le green au coeur de leur stratégie marketing. Le célèbre palace a déjà programmé la septième édition de son tournoi annuel, fin janvier 2004.

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