Le journaliste de la chaîne de télé tunisienne « Tounesna », qui accuse le Maroc d’être impliqué dans les attaques terroristes en Tunisie, persiste.
Après avoir accusé, la semaine dernière, le Maroc d’avoir commandité des attentats terroristes en Tunisie, le journaliste Neji Zairi, présentateur de l’émission « Black List » sur la chaîne de télévision tunisienne Tounesna, persiste, indique Yabiladi.
Invité sur une chaîne de télévision, le présentateur de « Black List » s’est défendu d’être « manipulé » par les services de renseignements algériens. Suite à sa sortie, des journalistes tunisiens l’avaient en effet accusé de travailler pour un agenda étranger. Ce que Neji Zairi a balayé d’un revers de main, estimant que les « documents » sur lesquels il a basé ses accusations sont authentiques.
A la question de savoir « comment en êtes-vous arrivé à cette conviction ? » posée par l’animateur de l’émission « Labes », Zairi souligne que « sur la forme, des experts sécuritaires avaient confirmé que le document » portait la signature de services de renseignements (…). Un avis que d’autres experts ne partagent pas mais, la majorité a opté pour l’authentification », a-t-il indiqué. Toujours selon Yabiladi, Zairi a appelé à s’écarter de la piste de l’ « authentification », sous prétexte que « le journalisme d’investigation n’est pas obligé d’apporter des faits véridiques mais « d’ouvrir des dossiers et de présenter des données à l’opinion publique ».
Neji Zairi s’est défendu de « chercher le buzz » en s’attaquant directement au Maroc. Yabiladi qui lui reproche de s’appuyer sur les « révélations d’une seule source, de surcroît peu fiable », lui reproche un l’ « enquête qui a été bâclée. Surtout son émission ne révélait rien de nouveau vu que ces documents avaient déjà été publiés par des médias algériens ».
Citant une source sous couvert d’anonymat, l’émission d’investigation avait évoqué l’implication directe du Maroc dans les opérations terroristes notamment de Rouhia, du Musée du Bardo et de l’hôtel du Sousse. Ce qui avait poussé la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) à décider du retrait de l’émission sur toutes les plateformes où elle pourrait être diffusée. La décision avait été notifiée par le HAICA, dans la matinée du mercredi 2 décembre 2015, au journaliste-présentateur, au directeur de la chaîne lors de leur audition.
« Le journaliste s’est reposé sur une seule source à partir de laquelle il a tiré des conclusions. Il s’agit d’un travail de journaliste d’investigation et on ne peut donc se suffire d’une seule source », avait tranché le président de la HAICA, dans un communiqué repris par la presse tunisienne.