Le Maroc, déjà secoué par une tension sociale née de la hausse vertigineuse des prix des denrées de base, devra faire face à une forte baisse de sa production céréalière.
Le royaume du Maroc devra se battre sur plusieurs fronts dans les semaines ou les mois à venir. Face à une conjoncture mondiale où la tendance est à la hausse des prix des denrées, surtout celle dites de première nécessité, le royaume voit des foyers de tension jaillir de partout. Une population qui semble avoir épuisé le temps de grâce accordé aux autorités. Surtout que la venue du nouveau Premier ministre Aziz Akhannouch avait suscité beaucoup d’espoir.
La guerre en Ukraine, lancée par la Russie depuis le 24 février dernier, n’a pas rendu la tâche facile au nouveau gouvernement marocain. Pris à la gorge, les Marocains multiplient les appels à manifester leur désarroi, dans un contexte de mois de ramadan difficile, où quasiment tous les prix flambent. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que les conditions climatiques plongent le royaume dans une situation alarmante.
En raison de la sécheresse que subit le Maroc, la production de céréales sera fortement réduite, cette année. L’alerte a été donnée par Mohamed Sadiki, ministre marocain de l’Agriculture, qui précise que la production céréalière sera réduite de moitié en 2022. Ce qui contraint le royaume à continuer d’importer des céréales, afin de combler le déficit né d’une très rude sécheresse.
Evoquant des pertes de 1,6 million d’hectares sur 3,5 millions d’hectares semés en céréales, avec des prévisions de 21% de la culture de céréales en bon état, Mohamed Sadiki justifie le lancement d’un programme exceptionnel d’un montant de 10 milliards de dirhams pour soulager les agriculteurs, notamment dans les zones rurales. Il a par ailleurs annoncé la création d’un stock stratégique de produits de base.