Le royaume chérifien rejoue la carte kabyle face à son voisin l’Algérie. Depuis la tribune virtuelle du Mouvement des « Non Alignés », le Maroc a plaidé l’autodétermination du peuple kabyle. Toutefois, le gouvernement algérien n’a jamais caché son soutien au groupe sahraoui du Front du Polisario.
Après plus de 5 ans de mutisme sur la question kabyle, les officiels marocains remettent le dossier sur la table. Ainsi, le représentant permanent du royaume chérifien aux Nations Unies, Omar Hilale, a plaidé les revendications du peuple kabyle, dans sa réponse à l’intervention du nouveau ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, largement en faveur du Front Polisario, durant le débat général de la réunion ministérielle virtuelle du Mouvement des Non Alignés (MNA), les 13 et 14 juillet.
Le diplomate marocain a pointé du doigt les contradictions de l’Algérie qui « se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination » mais « refuse ce même droit au peuple kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère ». L’ambassadeur Hilale a ajouté que « l’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’est fait l’avocat des positions du Polisario, appelant l’ONU à « lancer un processus politique crédible entre les deux parties au conflit, dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui assurera l’autodétermination du peuple de la République sahraouie, membre fondateur de l’Union Africaine (UA) ».
Si l’Algérie a fait de la question du Sahara Occidental l’axe prioritaire de sa diplomatie, ce n’est pas le cas pour le Maroc avec la carte kabyle, qu’il agite de manière sporadique pour ensuite la reléguer aux oubliettes.