« African Internet Country Market Profiles » (Profils des marchés africains de l’Internet par pays) est une étude unique sur le développement de l’Internet en Afrique. Le premier volet de cette gigantesque étude concerne l’Afrique de l’Ouest, qui sera certainement la première à légaliser la téléphonie par Internet. Tour d’horizon d’un précieux document pour qui veut en savoir plus sur les nouvelles technologies en Afrique de l’Ouest.
La première partie d’une grande étude sur le marché de l’Internet en Afrique, intitulée « African Internet Country Market Profiles » (Profils des marchés africains de l’Internet par pays), a été publiée en août dernier. Elle concerne 22 pays de l’Afrique de l’Ouest. Cette étude est à l’initiative d’une entreprise de conseil et d’édition spécialisée dans les nouvelles technologies en Afrique, Balancing Act. A l’origine de ce gigantesque travail un simple constat : « Aucune étude sur l’état de l’Internet en Afrique n’avait été encore menée », affirme Russell Southwood, directeur général de Balancing Act et co-auteur de l’étude. « C’est par ailleurs une industrie qui va connaître, dans les années à venir, d’importants changements du fait notamment de l’Afrique du Sud », poursuit-il. En Afrique de l’Ouest, les pays récemment sortis de conflits armés comme le Libéria ou encore la Sierra Léone représentent un véritable potentiel. A côté du Nigeria, le troisième plus important marché africain de l’Internet, après l’Afrique du Sud et l’Egypte. Le Nigeria compte entre 500 000 et 1 million d’internautes. Des chiffres qui ne cessent d’évoluer.
la téléphonie par Internet : bientôt légale
L’une des principales conclusions de cette étude est qu’après avoir connu un incroyable boom, le nombre d’abonnées est en stagnation. « La dérégulation reste l’une des solutions majeures pour sortir de cette situation », explique le responsable de Balancing Act. L’Afrique de l’Ouest est pourtant sur la bonne voie. Cette zone devrait être l’une des premières à légaliser l’utilisation du VoIP (Voix sur IP), la technologie qui permet la téléphonie par Internet. Nombre de pays devraient marcher dans les pas de la Guinée Bissau où c’est aujourd’hui le cas. Outre la Guinée Bissau, seulement 6 pays ont mis ou mettront fin, d’ici fin 2004, au monopole de leurs sociétés nationales de télécommunications. Ce sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria et le Sénégal.
« African Internet Country Market Profiles », première partie, insiste sur l’impact de la technologie VoIP mais offre également une vue d’ensemble sur l’Internet dans la zone occidentale de l’Afrique. L’étude recense, entre autres, le nombre de fournisseurs d’accès, la couverture géographique, le nombre d’abonnés à un accès dial-up, le nombre de cybercafés, les lignes terrestres et mobiles et les réglementations actuelles. En Afrique de l’Ouest, c’est seulement le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée, le Cameroun et le Sénégal qui comptent plus de 10 000 abonnés au Net. Les autres Africains ont, pour leur majorité, fait connaissance avec les autoroutes de l’information par l’entremise d’un cybercafé. Des cybercafés qui se multiplient et se livrent une guerre sans merci sur la base des prix. A tel point que certaines structures ne peuvent être économiquement viables. Après l’Afrique de l’Ouest, ce sera au tour de l’Afrique de l’Est (début 2005), de l’Afrique centrale (milieu 2005) et enfin l’Afrique du Nord (fin 2005), d’être passé au crible. Paul Hamilton et Mike Jensen, avec l’aide de plusieurs experts locaux, sont les principaux auteurs (13 au total) de ce gigantesque document, le fruit de deux années de travail.