Bamako va ouvrir une enquête sur les accusations de meurtres et disparitions de plusieurs Mauritaniens à la frontière du Mali. Cette annonce, à travers un communiqué de la Présidence du Mali, publié mercredi, fait suite à une hausse du ton de la Mauritanie qui s’inquiète pour ses ressortissants.
Le gouvernement malien a réagi aux accusations de la Mauritanie sur des disparitions suspectes de Mauritaniens au Mali. Selon le communiqué officiel, le président de la Transition, Assimi Goiita, a « instruit d’ouvrir une enquête pour élucider la situation et a décidé d’envoyer une mission de haut niveau à Nouakchott, dans les plus brefs délais, afin d’engager des actions vigoureuses pour affermir davantage la fraternité et la coopération » entre les deux États « . Pour l’instant il n’y a pas beaucoup plus de détail sur les personnes disparues, leur nombre et leurs qualités.
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Bamako condamne « ces actes criminels destinés à porter atteinte à l’excellente qualité des relations » avec son voisin, tout en précisant qu’« aucune preuve ne met en cause les Forces armées maliennes qui respectent les droits humains ». Mercredi, le président de la Transition du Mali et le chef de l’Etat mauritanien ont eu un entretien téléphonique au cours duquel Assimi Goiita a exprimé à Mohamed Ould Ghazouani sa compassion sur le sort des ressortissants mauritaniens disparus.
Mardi 8 mars, Nouakchott a convoqué l’Ambassadeur du Mali, Mohamed Dibassi, pour lui faire part de sa « vive protestation contre les récents actes criminels récurrents » commis par les forces armées maliennes contre des Mauritaniens. Pour rappel, de nombreux incidents sécuritaires touchant des ressortissants mauritaniens au Mali ont été signalés en deux mois. Les derniers en date sont une fusillade qui a touché deux commerçants, samedi 5 mars, et le meurtre, en janvier, de sept ressortissants mauritaniens, dans un marché de la ville d’Adel Bakrou, frontalière avec le Mali, près de Nara.