Depuis trois semaines, le Mali subit de fortes pluies qui ont entraîné la destruction de maisons par centaines et la mort de têtes de bétail par milliers. Le Nord du pays est le plus touché alors que la sécheresse sévit à l’Ouest.
De mémoire d’Anciens, on n’avait jamais vu ça. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur certaines régions du Mali depuis trois semaines n’ont pas de précédent dans l’histoire du pays. » Depuis trois semaines, il pleut sans arrêt à Bamako « , précise-t-on au ministère de l’Administration territoriale. Mais ce sont les régions du Nord, comme celles de Gao ou Tombouctou, qui ont été les plus sévèrement touchées.
La ville de Goundan, de la région de Tombouctou compte deux morts et 7 000 bovins décimés. Il y est tombé plus de 200 mm d’eau en peu de temps. » 80 à 85% des maisons ont été emportées par les pluies. Les gens sont logés dans des écoles ou sous les tentes envoyées par le gouvernement « , précise Ismaël Yoro Dicko, porte-parole au ministère de l’Administration territoriale. » Ce sont des régions qui ne sont pas habituées à de telles précipitations. Les constructions en banco des villages n’ont pas résisté. »
Trop d’eau…ou pas assez
Ce sont des milliers d’ovins et de caprins qui ont été emportés par les eaux. Les éleveurs ne sont pas les seuls à payer le prix de la pluie : après des semaines d’intempéries, les zones rizicoles du Nord sont en partie inondées. » S’il continue à pleuvoir de cette façon, les agriculteurs auront du mal à récupérer leurs récoltes « , s’inquiète Ismaël Yoro Dicko.
Plusieurs missions officielles ont été envoyées dans le Nord pour évaluer les dégâts. Le gouvernement à dépêché d’urgence des camions chargés de riz et de mil pour les populations les plus sinistrées. La solidarité malienne a également joué : les habitants de Gourdan ont mobilisé leurs ressortissants habitant à Bamako, ces derniers apportant une aide supplémentaire à celle apportée par le gouvernement. Le Mali compte à présent sur l’aide internationale. La France et le Danemark ont annoncé une aide d’urgence pour quelque 25 000 sans-abris.
Si la situation s’est stabilisée depuis quelques jours à Gourdan, Bamako vit encore au rythme des averses. Dimanche, la ville enregistrait un décès dû aux intempéries. Le président Amadou Toumani Touré doit rencontrer ce lundi les hauts commissaires des régions pour parler de la situation céréalière, qui s’annonce mauvaise à cause du manque comme du trop-plein d’eau. En effet, les régions frontalières avec le Sénégal, comme Kayes, connaissent paradoxalement la sécheresse. A tel point que les populations locales ont demandé des distributions gratuites de céréales.