Les autorités de la Transition malienne ont rejeté la demande de leurs homologues allemandes de rompre leur collaboration avec la Russie, accusée de crimes de guerre en Ukraine.
C’est une fin de non-recevoir que le chef du gouvernement malien a donné à la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. La cheffe de la diplomatie allemande, après avoir été reçue par Assimi Goïta, demandait l’arrêt de la collaboration entre Bamako et Moscou. Toutefois, le Mali a insisté sur la nécessité de respecter ses choix.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exprimé, jeudi, ses craintes de crimes de guerre massifs contre les populations civiles maliennes, faisant le corolaire entre la situation au Mali et celle qui a été observée en Syrie ou en Ukraine et imputée aux forces russes. « Nous ne pouvons poursuivre la coopération sans démarcation d’avec les forces russes », a insisté la diplomate allemande.
Invoquant la décision prise par l’Union Européenne de suspendre ses missions de formation et d’entraînement de l’armée et de la garde nationale au Mali, la ministre allemande des Affaires étrangères jette un pavé dans le jardin russe, soulignant que « Poutine mène contre l’Ukraine une grave guerre d’agression contraire aux droits des peuples ». Seulement, Bamako relativise.
En effet, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a insisté que « le Mali n’est pas impliqué par rapport à ce qui se passe en Ukraine. Et je crois qu’il ne faut pas faire trop d’amalgame à ce niveau : la situation du Mali est la situation du Mali et nous souhaitons que chaque partenaire du Mali aussi respecte les choix du Mali »,
« Le Mali souhaite travailler avec l’ensemble de ses partenaires, y compris l’Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis », a précisé Abdoulaye Diop, rappelant que son pays « n’abrite pas de société de sécurité privée comme cela est allégué ici et là. Le Mali a une coopération d’État à État avec la Russie et une coopération de long terme ».
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