Le Mali est l’un des pays sur lesquels le Canada a décidé de concentrer son aide au développement. Déjà présent sur le terrain grâce aux Organisations non gouvernementales, le Canada a souhaité se faire mieux connaître du grand public mais aussi des opérateurs économiques. C’est le but avoué de l’exposition intitulée « Fenêtre sur le Canada » qui s’est achevée le 19 mars dans la capitale malienne.
Dans le cadre de sa politique d’aide au développement, le Canada a choisi de se concentrer sur six pays d’Afrique, dont le Mali. « Le Mali répond à un ensemble de critères établis par la Banque Mondiale à savoir, la bonne gouvernance et un bon contrôle de l’Etat », explique Georges Leclerc, gestionnaire du programme Mali à l’Agence canadienne de développement international (ACDI). A cela s’ajoute la volonté du Canada de participer plus activement à l’industrialisation et au développement économique du Mali. L’exposition intitulée Fenêtre sur le Canada, qui s’est achevée mercredi à Bamako (17-19 mars), est une première dans ce sens. Destinée à faire découvrir le Canada aux Maliens, la rencontre vise aussi à mettre en contact les opérateurs des deux pays. Cette manifestation s’inscrit également dans le cadre de la semaine de la Francophonie.
La démarche canadienne est essentiellement économique. En effet, interrogé sur la question, Georges Leclerc a indiqué de façon catégorique qu’il ne s’agissait pas d’une action destinée à favoriser l’immigration. « Le Canada estime en effet que les bonnes ressources doivent être utilisées localement », précise le responsable canadien.
Favoriser les échanges économiques
« Fenêtre sur le Canada a pour objectif de présenter tous les services offerts par le Canada aux Maliens. Il s’agit d’éveiller la confiance, de développer des échanges économiques entre les deux pays. Le Canada souhaite aller au-delà d’un partenariat unilatéral et de l’aide au développement – près d’une soixantaine d’ONG (Organisations non gouvernementales) canadiennes sont présentes sur le territoire malien. Le Canada veut participer, au même titre que la France et tout en collaborant avec elle, à l’évolution du tissu industriel malien. C’est dans cette optique que la Canac, ancienne division des chemins de fer canadiens, en joint-venture avec une entreprise française, prend part à l’entretien des chemins de fer maliens « , indique Gaétan Zummo, de l’Ambassade canadienne au Mali, l’un des principaux organisateurs de l’exposition.
De même, depuis janvier 2003, le Mali est exonéré des taxes sur les produits textiles par le gouvernement canadien. Une véritable opportunité pour les opérateurs économiques quand on sait que le coton et l’or sont les ressources majeures du pays.
Le chouchou des bailleurs de fonds
Les autorités maliennes se réjouissent et sont fières de ce regain d’intérêt pour le pays. « Les Maliens connaissent bien les Canadiens et les apprécient du fait de leur présence dans les campagnes où ils supervisent des projets de développement. Projets conçus et menés par les populations locales », affirme M. Ndiaye, chargé d’affaires à l’Ambassade du Mali au Canada.
Cette évolution dans la politique canadienne en matière de coopération est le résultat de l’influence du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad). Dans un document officiel de l’ACDI, on pouvait lire qu’avec le Nepad « ce sont les Africains qui prennent leur avenir en main. […]. Aux yeux du Canada et d’autres membres du G8, le Nepad est la pierre d’assise sur laquelle sera élaboré le Plan d’action pour l’Afrique, une campagne internationale pour réduire la pauvreté et favoriser une croissance économique durable à la grandeur du continent ». Le Canada a injecté, en 2000, près de 500 millions de dollars dans l’initiative. Le Mali figure dans le top 10 des pays qui reçoivent le plus d’aide par habitant.
La France est le principal bailleur de fonds du Mali et le Canada occupe la sixième place en ce qui concerne les bailleurs bilatéraux. Le Mali est l’un des pays les plus pauvres au monde. Selon la Banque Mondiale, son revenu annuel par habitant s’élevait en 1998 à 250 dollars américains contre 522 pour les pays africains situés au Sud du Sahara.