Le ministère malien des Transports et des Infrastructures s’est opposé à une reprise des vols d’Air France au Mali, ce vendredi, comme initialement annoncé par les responsables de la compagnie aérienne.
Air France ne reprendra pas ses vols comme annoncé au Mali, ce vendredi. C’est l’annonce faite, ce mercredi, par le ministère malien des Transports et des Infrastructures. «Le ministre des Transports et des Infrastructures informe l’opinion publique nationale et internationale que l’Autorité aéronautique nationale du Mali examine présentement la demande de reprise des vols formulée par la compagnie aérienne Air France. Par conséquent, les vols d’Air France demeurent suspendus pendant cette procédure d’examen du dossier», indique le communiqué.
La réponse du berger à la bergère
Certes, la partie malienne n’a pas encore rejeté complètement la reprise des vols d’Air France. Mais, elle a juste précisé que ces vols ne peuvent pas reprendre pendant que l’examen de la demande formulée par Air France est en cours d’examen. À y regarder de très près, on se rend compte qu’à travers l’annonce de ce mercredi, le gouvernement malien continue de manifester son mécontentement à la suite de la décision « unilatérale » prise par la compagnie de suspendre ses vols. Et cela apparaît très clairement dans le communiqué : «Le ministre rappelle que les vols ont été unilatéralement suspendus par la compagnie, sans informer au préalable, de manière convenable, les autorités et les clients», lit-on dans le texte.
En refusant que les vols reprennent au moment où Air France l’a voulu, les autorités maliennes veulent rendre à la compagnie la monnaie de sa pièce. Une fois de plus, la question de la souveraineté, très chère au gouvernement de Transition malien, est remise sur le tapis. «Le ministre des Transports et des Infrastructures réitère son engagement à défendre la souveraineté du Mali, conformément aux trois principes édictés par son Excellence, le colonel Assimi Goita (…) à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et de partenariats opérés par le Mali et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans toutes les décisions», conclut le communiqué.
Avec quelles autorités maliennes Air France s’est-elle entendue ?
Lorsqu’on considère le communiqué du ministère malien des Transports qui vient remettre en cause l’annonce faite la veille par les responsables d’Air France, on s’interroge. «En coordination avec la DGAC (Direction générale de l’aviation civile, ndlr) française et les autorités maliennes, Air France reprendra la desserte de Bamako depuis Paris-Charles de Gaulle, à compter du 13 octobre 2023», avait indiqué un porte-parole de la compagnie. La question qui s’impose à l’esprit est de savoir avec quelles autorités maliennes les responsables d’Air France se sont entendues. Les mêmes qui ont publié le communiqué de ce mercredi disant le contraire de l’annonce faite hier ? En attendant d’avoir peut-être une réponse claire à cette question, on retient au moins qu’Air France a confié à RFI que la reprise de ses vols est désormais «reportée jusqu’à nouvel ordre».