Le Mali, nouvelle destination des djihadistes français ?


Lecture 3 min.
arton27782

Une enquête a été ouverte à Paris suite à l’interpellation par les autorités maliennes d’un présumé djihadiste français. Ce dernier aurait tenté de rejoindre les groupes islamistes dans le Nord-Mali.

Les djihadistes français seraient-ils attirés par le Mali ? Les services de renseignements français se sont penchés sur la question depuis l’interpellation samedi au Mali d’un présumé djihadiste français. Ce dernier qui aurait tenté de rejoindre les islamistes dans le nord-Mali a été placé en garde-à-vue par les autorités maliennes. Une enquête a été ouverte mercredi à Paris. Elle a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui craint que le Sahel attire de plus en plus d’apprentis djihadistes.

Des craintes que confirme le colonel major malien, Yamoussa Camara qui a expliqué son parcours à RFI : « Il dit qu’il est sous contrôle judiciaire et qu’il serait l’initiateur d’un groupe de jihadistes volontaires pour aller prêter main forte aux islamistes qui sont actuellement à Tombouctou. C’est un peu l’élément précurseur d’une dizaine de personnes de différentes nationalités qui seraient en France, qui restent en France, composées de Tunisiens, d’Algériens, de Sénégalais et bien sûr de Français. Il est venu tâter le terrain et voir dans quelle mesure il peut réussir à faire rentrer les autres membres du groupe. »

Le présumé djihadiste se nommerait Ibrahim Aziz Ouattara et possèderait la double nationalité franco-malienne. Il voyageait avec un faux passeport sénégalais sous le nom de Khalife Dramé. La justice française a été avisée de l’affaire par les autorités maliennes mardi suite à l’interpellation du jeune homme de 24 ans à Sévaré, dans le centre du pays.

Des séjours au Pakistan et Yemen

Selon Le Monde, Ibrahim Ouattara, né en 1988, à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, est déjà connu des services de renseignements français antiterroristes. Il avait été mis en examen en novembre 2010 pour association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de projet d’attentat contre le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Les soupçons ont commencé à peser sur lui suite à sa subite disparition du territoire français. La justice française s’est alors intéressée à ses différents séjours, notamment au Pakistan. Il y aurait appris à manier une kalachnikov, avant de se rendre au Yemen où, d’après lui, il comptait s’installer avec ses deux épouses. Mais il est finalement interpellé par les autorités yéménites pour défaut de visa. Renvoyé en France, il est arrêté à l’aéroport de Roissy et entendu comme un simple témoin par les policiers de la section antiterroriste de la brigade anti-criminelle. Cette dernière le laisse s’en aller malgré les idées radicales qu’il affiche mais le signale à la DCRI.

Début octobre, le juge antiterroriste français Marc Trévidic a confié à l’AFP ses craintes concernant la multiplication de djihadistes français se rendant au Mali, soulignant que « la communauté malienne est importante en France ». Toutefois, selon lui, même si « ce n’est pas très surprenant, cela n’a encore rien de dramatique ».

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News