Un nouveau passeport biométrique va entrer en service, lancé conjointement par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Selon le chef militaire malien, Assimi Goïta, cela a pour but d’ « harmoniser tous les titres de voyage » dans l’espace des pays membres de l’Alliance des États du Sahel. Trois pays qui ont cette particularité d’être trois pays dirigés par des juntes.
Un nouveau passeport biométrique pour harmoniser les titres de voyage
Peu après leur séparation de la CEDEAO, entité régionale d’Afrique de l’Ouest, les États membres de l’AES (Alliance des États du Sahel) semblent prêts à matérialiser leur volonté d’affranchissement. C’est à travers une annonce, faite ce dimanche 15 septembre 2024, dans la soirée, que le colonel Goïta a donné l’information. « Dans les jours qui viennent, un nouveau passeport biométrique de l’Alliance des États du Sahel sera mis en circulation, avec pour objectif d’harmoniser les titres de voyages dans notre espace commun ».
« Nous travaillerons pour mettre en place les infrastructures nécessaires afin de renforcer la connexion de nos territoires grâce aux transports et aux réseaux de communication », poursuit-il. Cette annonce intervient dans un contexte particulier à la veille du tout premier anniversaire commémorant la création de l’Alliance des États du Sahel, qui a vu le jour en septembre 2023. Des pays revendiquant leur souveraineté qui ont rompu tout lien avec la France, ancienne puissance coloniale.
Ramener ces trois pays « à la maison » CEDEAO
Les États regroupant à eux seuls 72 millions d’individus ont, en janvier 2024, surpris le monde entier en quittant la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au motif que cette dernière serait sous le joug de la France, qui la manipulerait. Ce fut le début d’un clivage profond. Actuellement, de bonnes volontés, comme le Président sénégalais, jouent leurs bons offices pour ramener ces trois pays « à la maison » CEDEAO.
La Mali, qui assure la présidence de cette première année de l’AES, est le premier des trois États membres à basculer sous régime militaire suite à un coup d’État. Les trois pays font néanmoins tous l’objet d’attaques djihadistes qui entraînent des milliers de morts, des déplacés qui se comptent par millions. Des situations qui ne manquent d’avoir de graves répercussions sur l’économie.