Le décompte des voix de l’élection présidentielle de ce week-end se poursuit au Mali, où des incidents violents liés à des jihadistes ont interrompu le processus de vote dans quelques bureaux de vote du pays au nord et au centre. Dans l’ensemble, la population s’est relativement peu mobilisée alors que la diaspora semble avoir voté en nombre.
Le vote crucial pour l’avenir du Mali a eu lieu dans d’une situation sécuritaire instable en particulier dans les régions du nord et du centre du pays soumises aux attaques régulières de groupes armés mais aussi à des affrontements ethniques.
Selon les chiffres publiés lundi par le ministère de l’Administration territoriale, 644 des quelque 23 000 bureaux de vote ont été dérangés par des « attaques armées ou d’autres violences », soit un taux d’environ 3%. Pour le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga la situation est considérée comme « satisfaisante (…), en dépit d’incidents sécuritaires mineurs ou de cas de force majeure liés à la météo ayant empêché la tenue du vote dans quelques endroits très localisés ». 30 000 agents de sécurité ont été déployés dans tout le pays.
Soumaila Cissé, le principal opposant au président sortant Ibrahim Boubacar Keita, IBK, a demandé au gouvernement de publier une liste des endroits où le vote a été perturbé, demande qui vient aussi du chef de la mission d’observation électorale européenne, Cécile Kyenge, qui considère qu’il faut « publier la liste des bureaux où le vote n’a pas pu avoir lieu », en raison de l’importance de la « transparence » et de « l’intégrité » du scrutin.
Les résultats officiels devraient être annoncés vendredi au plus tard, sans doute avant espère-t-on.
« C’est le début d’une victoire pour le peuple du Mali, qui a voté dans le calme et la sérénité.Ce vote aura démontré notre maturité démocratique et notre statut de grand peuple », a déclaré IBK.
Les sondages laisse penser à un duel serré entre Keita et Cissé, ce qui pourrait aboutir à un second tour entre les deux hommes le 12 août prochain.
