Le Mali attend son référendum


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Assimi Goïta, président de la Transition du Mali
Le président de la Transition du Mali, Assimi Goïta

Ce dimanche, les Maliens iront voter dans le cadre du référendum organisé pour le projet constitutionnel. Les deux camps, celui du « oui » et du « non »  se font face.

Qui des partisans du « oui » ou du « non » sortira victorieux du référendum prévu pour demain ? Les Maliens iront dans les bureaux de vote pour opérer leur choix, ce dimanche. Après le vote, il faudra attendre environ 72 heures pour obtenir les résultats. Vendredi, dernier jour de campagne, les deux camps rivaux ont organisé, chacun de son côté, une manifestation pour tenter de convaincre le maximum de personnes et se rallier les indécis. Du côté des partisans du « oui », c’est le stade du 26 mars de Bamako qui leur a servi de lieu de rassemblement.

Beaucoup de Maliens épousent le projet mais…

Environ 50 000 personnes se sont réunies dans ce lieu où se trouvait également le chef de l’État, Assimi Goïta, qui n’a toutefois pas tenu d’allocution. Pour le Président malien et ses partisans, le projet de Constitution que le peuple est invité à valider « offre les conditions d’un nouveau contrat social entre les Maliens avec comme objectif la préservation de nos valeurs socioculturelles et l’instauration d’un État fort, efficace et au service du bien-être des citoyens ».

C’est la raison pour laquelle, quelques heures avant la fin de la campagne, Assimi Goïta a lancé cet appel à tout le peuple malien : « C’est donc avec une grande foi en l’avenir de notre peuple que je vous exhorte à aller voter massivement le 18 juin, pour le projet de Constitution afin d’ouvrir la voie à un pays politiquement stable et une gouvernance démocratique, gage de progrès économique et social ».

…il compte aussi des opposants irréductibles au projet constitutionnel

De l’autre côté, les partisans du « non » se sont rassemblés au Palais de la culture de Bamako. Le principal point de désaccord qui les oppose au nouveau projet constitutionnel, c’est la question de la laïcité pour un pays à majorité musulmane. Dans ce camp se trouvent des imams, dont le célèbre Mahmoud Dicko.

Le nouveau projet constitutionnel renforce les pouvoirs du président de la République, absout les auteurs des coups d’État perpétrés avant son adoption, crée un Sénat, redore le blason des autorités traditionnelles, érige les langues maliennes en langues officielles, en lieu et place du français relégué au rang de simple langue de travail.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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