Le Mali accuse la France de chercher à « équiper les groupes terroristes »


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Le Colonel Assimi Goïta
Assimi Goïta, président de la Transition du Mali

Le gouvernement malien a répondu aux propos du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu. Ce dernier a fait de sombres prédictions au sujet de ce pays d’Afrique de l’Ouest, s’agissant de la gestion sécuritaire. Pour Bamako, « le sort du Mali ne se décide pas à Paris ». Non sans accuser, au passage, la France de chercher à « équiper les groupes terroristes ».

« Une partition du Mali, dans les semaines ou mois qui viennent »

C’est le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement malien qui s’est fendu d’un communiqué. Ce, pour répondre aux propos du ministre français des Armées. Le 11 octobre 2023, devant des Sénateurs, Sébastien Lecornu avait lancé l’alerte. Prédisant une « résurgence massive du risque terroriste au Sahel », le ministre avait alerté : « il pourrait y avoir une partition du Mali, dans les semaines ou les mois qui viennent ».

Lecornu avait enfoncé : « la réalité, c’est que les Maliens ont fait le choix de préférer Wagner. Ou plutôt la junte malienne, car les Maliens en sont les premières victimes. Mais la junte malienne a fait le choix de préserver son pouvoir et ses avantages en ayant recours à Wagner plutôt qu’à l’armée française ». Des propos qui ne passent pas chez la junte malienne au pouvoir. Et ce mercredi soir, le gouvernement malien a apporté la réplique.

Bamako condamne les propos de Sébastien Lecornu

« Le Gouvernement de la Transition a appris, avec une profonde stupéfaction, des propos subversifs, irresponsables et biscornus contre le Mali, tenus en France par monsieur Sébastien Lecornu, ministre des Armées de la République française, devant des Sénateurs, le 11 octobre 2023 », a d’abord campé le Colonel Abdoulaye Maïga. Avant de partager son indignation.

« Le gouvernement de la Transition a constaté que lesdits propos diffamatoires et attentatoires à la souveraineté, à l’unité ainsi qu’à l’intégrité territoriale du Mali de l’intéressé n’ont pas fait l’objet de réaction de la part des Autorités françaises. Eu égard à cette complicité passive de la junte française, le gouvernement de la Transition condamne les propos de monsieur Lecornu », a réagi Bamako.

« Le sort du Mali ne se détermine pas à Paris »

Et la junte de rappeler « aux autorités françaises que le Mali n’est plus leur colonie, depuis le 22 septembre 1960 et que le sort du Mali ne se détermine pas à Paris, tout en priant ardemment que ses prédictions se retournent contre lui-même et son pays ». Bamako dit « informer l’opinion que les propos de monsieur Lecornu sont d’autant plus graves, qu’ils donnent en réalité un aperçu d’un plan diabolique et désespéré de déstabilisation portant atteinte à l’intégrité territoriale du Mali ».

« En effet, actuellement, la junte française ne ménage aucun effort en vue de faire fuir la MINUSMA, en lieu et place d’un retrait ordonné, coordonné et sécurisé en application des dispositions pertinentes de la Résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations Unies », poursuit le communiqué du ministre malien de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement.

Abandon délibéré des quantités importantes d’armes et de munitions

« Les objectifs de cette fuite orchestrée, en prétextant des raisons fallacieuses et en violation du calendrier de cession des emprises aux Autorités maliennes, constituent une énième trahison dont sont victimes les Forces Armées et de Sécurité du Mali et visent à équiper les groupes terroristes, en abandonnant délibérément des quantités importantes d’armes et de munitions pour réaliser leur dessein funeste », accuse Bamako.

Les tensions entre le Mali et la France se sont exacerbées ces derniers temps. La junte militaire malienne au pouvoir est accusée d’être autoritaire et corrompue. Et la France est critiquée pour avoir soutenu le régime précédent, renversé par un coup d’État en 2020. La crise au Mali a des implications importantes pour la sécurité du Sahel en proie au terrorisme et à l’instabilité. Et le retrait militaire de la France pourrait créer un vide qui pourrait être comblé par des groupes terroristes.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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