Ousmane Issoufi Maïga a été nommé, jeudi, Premier ministre du Mali. Le ministre sortant de l’Equipement et des Transports a remplacé Ahmed Mohamed Ag Hamani. Homme d’expérience et de caractère, il jouit d’une bonne réputation auprès de la population qui attend beaucoup de lui.
La nouvelle est tombée jeudi. Ousmane Issoufi Maïga est le nouveau Premier ministre du Mali. Il remplace Ahmed Mohamed Ag Hamani qui a présenté la veille, sa démission au Président Amadou Toumani Touré. Le nouveau chef du gouvernement, ministre sortant de l’Equipement et des Transports, qui bénéficie d’une bonne cote de popularité auprès des Maliens, est déjà à pied d’œuvre.
Natif de la région de Gao, au Nord-Est du Mali, le nouveau Premier ministre a commencé ses études à l’Université de Kiev (capitale de l’Ukraine). Après une maîtrise en économie, il rejoint l’American university de Washington D.C. aux États-Unis, où il obtient un diplôme en économie de développement bancaire et financière. Après un passage à la Banque mondiale et au département Trésor du ministère français des Finances, Ousmane Issoufi Maïga retourne au Mali pour entrer au ministère des Finances. Pendant une dizaine d’années, il sera directeur général adjoint de la Caisse autonome d’amortissement. Conseiller au ministère des Finances (1988), il dirigera les projets de développement de la Fondation pour le développement en Afrique (ADF), un organisme du Congrès américain.
Un homme de tempérament
Son entourage le dit rigoureux. On parle d’un homme qui n’hésite pas à « taper du poing sur la table », il serait même un peu « autoritaire ». Un portrait qu’approuve complètement la presse malienne. Ousmane Issoufi Maïga reste toutefois très populaire au Mali, notamment auprès de la jeunesse. Il a su gagner la confiance après avoir remplacé au pied levé le ministre des Sports lors de la Can 2002 organisée au Mali et dont l’organisation battait de l’aile, réussissant à sauver la manifestation du désastre.
S’il est considéré comme un homme d’Etat sérieux et travailleur, il n’est pour autant pas vu comme « un homme providentiel », témoigne un analyste politique malien. Pour autant, beaucoup estiment qu’il pourra débloquer la situation. Une situation caractérisée par une conjoncture « difficile depuis deux ans » qui renchérit le coût de la vie. Le nouveau Premier ministre devra s’atteler à des tâches comme le coût de l’énergie (électrique) ou le manque d’emplois. Mais ses premières missions, dans les jours qui viennent, seront la préparation du Sommet des Etats Sahélo-sahéliens Cen-Sad, qui a lieu du 15 au 17 mai prochains, et surtout l’organisation matérielle des élections municipales maliennes du 30 mai.