L’enseignement supérieur français confirme son attractivité auprès des étudiants internationaux, avec une place prépondérante des pays du Maghreb. Les derniers chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR/SIES) sont éloquents : sur les 430 466 étudiants internationaux inscrits pour l’année universitaire 2023-2024, plus d’un tiers provient du Maghreb, consolidant ainsi sa position de première région d’origine. Cette progression globale de 4,5 % par rapport à l’année précédente témoigne du rayonnement continu de l’enseignement français, particulièrement auprès des étudiants maghrébins et d’Afrique subsaharienne.
Le Maroc, malgré un léger recul de 4 % pour la deuxième année consécutive, maintient sa position de premier pays d’origine des étudiants étrangers en France. Cette diminution relative s’explique notamment par une concurrence internationale accrue, avec l’émergence de destinations comme le Canada et l’Allemagne qui séduisent de plus en plus d’étudiants marocains.
L’Algérie, quant à elle, consolide sa deuxième place avec une progression notable de 7 % des inscriptions en 2023-2024. Cette croissance illustre la résilience des liens académiques franco-algériens, transcendant les aléas diplomatiques. L’héritage historique commun, conjugué à la proximité géographique et linguistique, continue d’attirer massivement les étudiants algériens vers les établissements français.
L’Afrique subsaharienne : une dynamique remarquable
La plus forte progression régionale revient à l’Afrique subsaharienne, avec une augmentation impressionnante de 9 % des effectifs. Le Sénégal, solidement ancré dans le top 5 des pays d’origine, symbolise cette dynamique. Cette croissance s’appuie sur des dispositifs efficaces comme le programme « Études en France » et des partenariats académiques robustes qui facilitent l’accès aux établissements français.
La francophonie joue un rôle catalyseur dans cette attraction. Les pays d’Afrique francophone, dont les systèmes éducatifs s’inspirent largement du modèle français, voient leurs étudiants privilégier naturellement la France. L’excellence des formations en ingénierie, en commerce et universitaires constitue un atout majeur pour ces futurs cadres africains.
Une diversification stratégique de l’offre éducative
Si les universités demeurent le premier choix des étudiants internationaux (63 % des effectifs), d’autres établissements gagnent en popularité. Les écoles de commerce enregistrent une croissance de 11 % d’étudiants étrangers, tandis que les écoles d’ingénieurs progressent de 9 %. Cette diversification répond aux aspirations des étudiants africains recherchant des formations professionnalisantes à dimension internationale.
Le prestige académique français s’est encore renforcé avec le classement de Shanghai 2024, qui distingue 25 établissements français. L’Université Paris-Saclay, en atteignant la 12e place mondiale.
A noter que le Royaume-Uni (+12 %) et le Canada (+29 %) affichent des progressions spectaculaires en 2023. Pour maintenir son attractivité, l’Hexagone doit continuer à innover et travailler à mieux acceuillir les étudiants étrangers.
En effet, pour les étudiants étrangers, la France reste une destination privilégiée, mais les attentes évoluent. L’amélioration des services, le renforcement des perspectives professionnelles et la simplification administrative deviennent cruciaux. Le maintien des programmes de bourses et le développement des partenariats académiques constituent aussi des leviers essentiels pour pérenniser cette attractivité.
Cette progression constante des effectifs étudiants étrangers, particulièrement en provenance du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, témoigne de la vitalité des relations académiques entre la France et ces régions.