Le Maghreb en panne


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Pays du Maghreb
Pays du Maghreb

L’Union du Maghreb arabe (UMA) est endormie. En veille est le terme le plus approprié, diplomatiquement. Malgré les déclarations volontaristes des dirigeants des Cinq pays nord-africains, rien ne laisse supposer un réveil brutal de l’Union. La léthargie est profonde, alimentée par les différents politiques.

Sahara Occidental. Tunis et Tripoli désespèrent de ramener Alger et Rabat à de meilleurs raisons. Déçu par ses homologues, Moamar Khadafi a fait son deuil de l’Uma et s’est tourné vers l’Afrique subsaharienne pour concrétiser ses rêves unionistes. Entre Alger et Rabat, la méfiance a toujours la cote. Point de discorde : le Sahara occidental. Province Chérifienne pour le Maroc, Etat indépendant pour l’Algérie, l’ancienne colonie espagnole continue de nourrir tous les ressentiments. Et tant que cette question n’a pas été tranchée, il est difficile de croire à une quelconque réanimation de l’Union.

Lancée en 1989, l’Uma devait être une structure capable de négocier en force avec ses partenaires économiques, essentiellement l’Europe. Or, les pays maghrébins (le Maroc, la Libye, la Mauritanie, la Tunisie et l’Algérie) sont en passe de fêter le neuvième anniversaire de la mise en veilleuse de leur structure. Depuis 1994, les ministres des Affaires étrangères se réunissent semestriellement pour confirmer leurs désaccords et reporter sine die les sommets. « Les ministres se réunissent pour se dire que leurs présidents ne veulent pas se voir », s’amuse la rue.

Quel avenir pour l’Uma ? Il est dur de se prononcer tant son présent est très incertain. Les frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc sont toujours fermées. Les échanges commerciaux entre les cinq pays sont minimes. Même la circulation des personnes est très réduite. Les déclarations de bonne volonté ne suffisent plus. C’est toute l’architecture même de la structure qu’il faut revoir. Au lieu de commencer le sommet, il faut peut-être réfléchir à laisser les peuples s’exprimer. Se connaître pour briser la méfiance. Et forcer les dirigeants à aller plus vite vers l’union.

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