Le Nigeria s’expose au Louvre des antiquaires, à Paris, à partir de mercredi prochain. Jean-François et Kemi Parry, des marchands d’art, ont ouvert début septembre 2000 leur galerie d’art d’Afrique Noire. Interview.
Depuis sept mois, Jean-François et Kemi Parry exposent des objets rituels d’Afrique Noire : Burkina Faso, Nigeria, Togo, Mali, Bénin et Ghana. Des marchés parisiens aux galeries d’art, Jean-François Parry a gravi les échelons en 25 ans de carrière. Sa femme et lui ont choisi le Louvre des antiquaires, un espace excentré des autres galeries africaines. Celles-ci sont habituellement situées dans le quartier Saint Germain.
Afrik : Comment en êtes-vous venu à vendre des oeuvres d’art africaines ?
Jean-François Parry : Commençons par le début. J’ai attaqué en 1974 au bas de l’échelle, je vendais des antiquités sur les marchés de Montreuil, puis de Clignancourt. Je me suis spécialisé en art nouveau et en art décoratif dans des galeries, à Saint Germain et au Louvre. D’expert en Picasso, je me suis intéressé à l’art africain lors d’un voyage en 1996 sur ce continent. Le fait d’appréhender l’art premier est une finalité incontournable pour moi. Les cubistes, les contemporains se sont tous inspirés de cet art. Les traits graphiques sont les mêmes.
Afrik :Où dégotez-vous les oeuvres ?
Jean-François Parry : J’achète les objets à leur source, dans les pays d’Afrique Noire. C’est une opération contraignante et difficile. Les voyages sont coûteux. J’y vais en moyenne cinq à sept fois par an. Sur place, il faut savoir faire le tri, bien déterminer le vrai du faux. Le suivi des marchands africains est indispensable pour avoir de la qualité et se faire connaître. Je commence à être un habitué, je me fais moins avoir. J’ai de la chance, ma femme est Nigérienne, les chineurs osent moins escroquer une compatriote.
Afrik :Pourquoi présentez-vous une exposition sur le Nigeria ?
Jean-François Parry : Le Nigeria est un pays que je fréquente beaucoup. J’ai des oeuvres en stock pour monter cette exposition. Les prix des statuettes, des objets sont encore abordables dans ce pays. Le coût est à portée de bourse pour les amateurs et les spécialistes. J’expose environ cent objets nigérians en bronze, fer, bois et céramique, provenant d’une quarantaine d’ethnies.
Du mercredi 2 mai à la mi-juillet
K. et J.F. Parry au Louvre des antiquaires
2, place du Palais-Royal
75001 Paris
Tél/Fax : 01 42 86 05 26