Le Liberia est né au début des années 1820, de l’idée d’une société philanthropique nord-américaine qui proposait aux esclaves noirs affranchis de retourner sur le continent de leurs ancêtres.
L’histoire de ce petit Etat, au Sud de la Sierra Leone, commence aux débuts des années 1820, lorsque plusieurs contingents d’anciens esclaves noirs américains débarquent à l’embouchure du fleuve Saint-Paul. L’idée est celle d’une société philanthropique américaine, l’American Colonization Society, constituée de notables blancs, qui souhaite inciter les esclaves à revenir sur le sol africain.
En 1824, la capitale de ce nouvel Etat est baptisé « Monrovia », en l’honneur de James Monroe, cinquième président des Etats-Unis. La colonie prend quant à elle le nom de « Liberia », véritable terre de liberté pour ces ex-esclaves. En 1847, elle devient une république indépendante, la plus ancienne d’Afrique noire. Joseph Jenkins Roberts, qui avait été le premier gouverneur noir de la colonie, est élu président à la tête du pays.
Anciens esclaves et autochtones : une société à deux vitesses
Dès le départ, les relations avec les populations locales sont compliquées. Pendant la colonisation, des affrontements avec les autochtones ont lieu, des terres leur sont extorquées et une démocratie à deux vitesses est instaurée. Le vote, censitaire dans un premier temps, permet aux Américano-Libériens de conserver le pouvoir. Ceux-ci reproduisent le système de domination dont ils ont été victimes aux Etats-Unis. Au début des années 1930, la SDN (Société des Nations Unies) accuse même les Américano-Libériens, grands propriétaires fonciers, de pratiques proches de l’esclavage envers les indigènes. Les populations locales n’auront le droit de vote qu’en 1945, soit près d’un siècle après l’indépendance du pays.
Autre particularité du Liberia, son lien encore assez fort avec les Américains. Dès le départ, le pays est imprégné de la culture des Etats-Unis. Le modèle de république qui est mis en place découle du modèle constitutionnel américain et d’importantes concessions de terres vont être laissées aux entreprises américaines, comme Firestone, pour le caoutchouc. Les Libériens adoptent également un drapeau, rayé et aux mêmes couleurs que celui des Etats-Unis (avec, toutefois, une seule étoile). La langue officielle est l’anglais et la monnaie, le dollar libérien. Les Etats-Unis sont de plus le premier partenaire économique de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, le pays est surtout connu pour sa présidente, Ellen Johnson Sirleaf, dont la réélection, en 2011, avait été quelque peu contestée. La dirigeante n’en reste pas moins la première femme à être élue en Afrique à ce poste. Arrivée au pouvoir en 2006, après 14 années de guerre civile dans son pays, elle reçoit également le prix Nobel de la paix en 2011.
Lire aussi : Celle qui faisait trembler les Arabes