Des experts affirment que 70% des femmes n’atteignent pas l’orgasme avec la seule pénétration vaginale. Pour qu’elles prennent enfin du plaisir dans l’intimité, Nsekuye Bizimana a décidé de faire découvrir aux hommes une technique sexuelle africaine : le kunyaza. Dans Le secret de l’amour à l’africaine, il révèle comment se pratique cette méthode ancestrale répandue en Afrique Centrale et de l’Est.
Nsekuye Bizimana est convaincu que l’Afrique détient le secret de l’orgasme féminin. Ce passionné de sexualité africaine a étudié des années durant une technique ancestrale employée dans son Rwanda natal, ainsi qu’au Burundi, dans l’Est de la République Démocratique du Congo et dans l’Ouest de l’Ouganda et de la Tanzanie. Transmis de façon orale, l’art du « kunyaza », comme on l’appelle en terre rwandaise, serait si efficace que la plupart des femmes pourraient avoir de multiples orgasmes et même une éjaculation. Nsekuye Bizimana donne aux hommes les détails pratiques du kunyaza – illustrations à l’appui – dans Le secret de l’amour à l’africaine, un ouvrage publié en Allemagne, où il est installé, en France et bientôt aux Etats-Unis. Nsekuye Bizimana, à la tête d’un institut de recherches dédié au kunyaza, estime que son livre permettra de vulgariser la « caresse magique » à travers le monde. Les hommes ne devraient alors plus avoir d’excuse pour ne pas combler les femmes, dont 70%, selon certains experts, n’atteignent pas le septième ciel via la seule pénétration vaginale.
Afrik.com : Comment se pratique le kunyaza ?
Nsekuye Bizimana : La méthode est basée sur une stimulation intense du sexe de la femme. L’homme tapote avec le bout de son pénis la région ou la partie interne du sexe de sa partenaire en faisant des mouvements verticaux ou horizontaux. La façon la plus simple est de se concentrer sur la région du clitoris et de tapoter de gauche à droite. Si le tapotement est douloureux, on peut mettre de la salive ou attendre que le sexe de la femme se lubrifie. Quand l’homme se débrouille bien, la femme peut avoir un orgasme au bout de cinq minutes.
Afrik.com : Cinq minutes de « tapotement », ce doit être fatiguant pour le poignet de l’homme, non ?
Nsekuye Bizimana : Si l’homme est fatigué, la femme peut prendre le relais. La femme peut aussi exposer ce que l’on appelle le vestibule pour que l’homme atteigne les parties les plus sensibles, dont la prostate de la femme, située derrière le point U (méat urinaire, ndlr). A propos, c´est plus fatiguant pour l´homme d´employer le cunnilingus que le kunyaza ! La nuque et les mâchoires se fatiguent très vite…
Afrik.com : Vous expliquez que le kunyaza se révèle aussi très efficace pour les femmes excisées…
Nsekuye Bizimana : En général, c’est une petite partie du clitoris qui est coupée. La partie interne est préservée, de même que le méat urinaire, qui est une zone très érogène. Donc on peut essayer de satisfaire ces femmes. On pense souvent qu’elles ne peuvent pas jouir or, elles le peuvent ! J’ai interrogé des femmes excisées qui m’ont dit que la méthode fonctionnait pour elles.
Afrik.com : Le kunyaza serait aussi utile en cas de problèmes d’érection…
Nsekuye Bizimana : Lorsque les hommes ont un léger problème d’impuissance, ils peuvent tout de même stimuler le sexe de la femme. Et, à force de tapoter, le pénis de l’homme peut même durcir et permettre une pénétration. Je connais plusieurs hommes qui m’ont dit que cette méthode avait été efficace.
Afrik.com : Selon vous, le kunyaza pourrait devenir aussi populaire que le French kiss. Comment ça ?
Nsekuye Bizimana : Quand j’étais jeune, le French kiss était peu répandu. Seule une minorité l’utilisait. Mais, actuellement, la plupart des africains utilisent le French kiss. Tout comme les Européens qui, il y a cent ans, n’embrassaient pas de cette façon à grande échelle. C’est la preuve que, quand une méthode a des bienfaits, elle se répand ! Et comme je suis convaincu que le kunyaza est une très belle méthode, je suis sûr qu’il se répandra. Avec la sortie l’année prochaine de la version anglaise, les gens vont l’essayer, trouver qu’il est bien et le bouche à oreille fera le reste. On pratique d’ailleurs déjà le kunyaza en Namibie où les gens, au contact des Ougandais, ont bien accepté la technique.
Afrik.com : Lors de vos ateliers sur le kunyaza, vous indiquez que ce sont surtout des Blancs qui font le déplacement. Comment l’expliquez-vous ?
Nsekuye Bizimana : Je ne connais pas exactement les causes qui font que les Africains viennent peu, je ne peux que spéculer. A mon avis, de ce que j’observe en Allemagne, beaucoup d’Africains ne s’intéressent pas aux discussions ou aux conférences politiques. On les retrouve plutôt à la messe en train de prier. C’est ce que j’ai constaté. Mais je pense que ça va changer car, depuis la version française du livre, beaucoup de gens m’ont écrit pour recevoir le livre.
Afrik.com : Avez-vous eu des retours de sexologues quant à votre ouvrage ?
Nsekuye Bizimana : Il faut s´attendre à des réactions quand les sexologues auront lu le livre parce que j´ai comparé les méthodes qu´ils prônent au kunyaza. Les sexologues en général n’ont pas réellement progressé sur le sujet de l’orgasme féminin, sinon les gens n’auraient pas tant de problèmes. Je pense que ce que je propose aidera les gens.
Afrik.com : Quelle a été la réaction de votre maison d’édition avant la publication ?
Nsekuye Bizimana : Avant de publier mon livre, on m´a dit qu´on était très impressionné et qu´on trouvait que je donnais des conseils très aidant. Ma maison d´édition a déjà publié plusieurs livres sur la sexualité, notamment des livres du célèbre sexologue français Gérard Leleu. C´est-à-dire que c´est une maison compétente en la matière.
Afrik.com : Connaissez-vous d’autres méthodes africaines efficaces pour donner du plaisir aux femmes ?
Nsekuye Bizimana : Non, sinon j’aurais aussi écrit là-dessus !
Afrik.com : Diriez-vous que votre ouvrage est féministe ?
Nsekuye Bizimana : Ce n’est pas un livre militant en tant que tel. Mais un problème, celui de l’insatisfaction sexuelle des femmes, se pose et j’essaye d’y donner une solution. J’ai simplement envie que les femmes se réjouissent aussi quand elles font l’amour.
Afrik.com : Vous envisagez de coordonner une étude sur le kunyaza à l’Institut de recherche sur la sexualité et la médecine sexuelle d’Allemagne pour prouver l’efficacité de cette méthode. Avez-vous les financements ?
Nsekuye Bizimana : En Allemagne, les travaux privilégiés sont ceux sur les maladies sexuelles ou les problèmes psychologiques des pédophiles ou des violeurs, par exemple. Ils ne connaissent pas bien les techniques sexuelles mais ça va venir. Ca prendra du temps pour que le livre suscite de l’intérêt mais je pense que les Français vont s’y intéresser. Je rechercherai alors des financements auprès d’eux.
« Le secret l’amour à l’africaine » de Nsekuye Bizimana
Leduc.S Editions
191 p.
14,90 euros