Le ministre kenyan du Tourisme a « clarifié la situation » auprès de son homologue tanzanien après avoir déclaré que le « Kilimandjaro est une des principales attractions du Kenya », alors que la montagne se trouve en Tanzanie. Une déclaration qui, selon RFI, avait suscité la colère des Tanzaniens.
L’incident est clos. Le ministre kenyan du Tourisme avait expliqué, fin mai lors d’une rencontre sur le tourisme mondial, que « le mont Kilimandjaro est une des principales attractions du Kenya ». De quoi provoquer un tollé en Tanzanie, où trône le plus haut sommet d’Afrique. Pour apaiser le sentiment de colère des Tanzaniens, Morris Dzoro a « clarifié » ses propos « il y a deux semaines », indique-t-on au ministère du Tourisme.
« Le ministre a envoyé une lettre au ministre du Tourisme de la Tanzanie pour clarifier la situation. Il y explique n’avoir pas dit que le Kilimandjaro se situait au Kenya, mais qu’on pouvait le voir du Kenya. Et que parce que le Kenya et la Tanzanie appartiennent tous les deux à la région est-africaine, le Kenya pouvait par esprit de solidarité faire la promotion du Kilimandjaro en tant que destination touristique. Il a ajouté que si sa déclaration a causé un émoi, il s’en excusait », précise-t-on à la cellule communication de l’instance.
L’escroquerie morale de certains tours opérateurs
Les excuses de Morris Dzoro tombaient à pic parce que, justement, les Tanzaniens s’étaient sentis spoliés de l’une de leurs sources majeures de revenus touristiques. D’autant plus que pour certains, l’annonce décriée n’est pas anodine et témoigne même de l’escroquerie morale à laquelle se livrent des tours opérateurs kenyans. « Depuis fort longtemps, ils vendent le Kilimandjaro aux touristes occidentaux en leur disant qu’il est chez eux. Les propos du ministre se situent dans cette logique et c’est pourquoi ils provoquent tant de colère ici en Tanzanie », dénonce Mustapha Akunaay, directeur exécutif de l’association tanzanienne des opérateurs, interrogé par RFI.
Les explications de Morris Dzoro semblent être intervenues trop tardivement ou n’avoir pas été suffisamment relayées car, dans son article publié samedi dernier, RFI rapporte les propos d’un personnel de l’office tanzanien du tourisme qui estime que « si ces propos avaient été une maladresse, le ministre aurait présenté ses excuses ».