Le Kenya sous la menace des islamistes somaliens


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Les Shebab, les insurgés somaliens, ont menacé le Kenya de « marcher sur Nairobi » pour riposter contre les violences commises vendredi dernier par la police kényane contre des immigrés somaliens. Dans une chanson diffusée mercredi sur internet, les Shebab se disent prêts à se « battre » et à « tuer ».

« Nous avons atteint la frontière, nous entrerons au Kenya, si Dieu le veut, nous entrerons au Kenya ». Ainsi commence la mélopée les islamistes somaliens, diffusée mercredi sur internet. Dans cette chanson ponctuée de rafales d’armes automatiques et de discours, les Shebab menacent de « marcher sur Nairobi » et d’y « tuer », pour riposter contre les attaques de la police kényane contre les immigrés somaliens. « Quand nous serons arrivés, nous nous battrons, nous tuerons, nous avons des armes, suffisamment d’armes. L’armée de la foi est en route, nous avançons doucement, si Dieu le veut, nous y parviendrons », poursuivent-ils.

Le 15 janvier dernier, des heurts avaient éclaté entre des manifestants – en majorité d’origine somalienne – et la police, faisant cinq morts. Les protestataires demandaient la libération d’un imam jamaïcain radical menacé d’expulsion, Abdullah al-Faisal, qui avait été arrêté au Kenya pour incitation à la haine raciale envers les Juifs, les hindous et les Occidentaux. Après avoir essayé par deux fois de l’expulser, les autorités kenyanes ont finalement réussi à le renvoyer jeudi en Jamaïque.

La riposte des autorités kényanes

Le gouvernement kenyan, dont le pays partage une longue frontière mal gardée au nord-est avec la Somalie, a mis en garde les Shebab qu’il accuse de vouloir fomenté des attentats au Kenya. Pour les mater, George Saitoti, le ministre kényan de l’Intérieur, a lancé en début de semaine une vaste opération policière à Eastleigh, le quartier somalien de la capitale. Plusieurs centaines de personnes (dont une dizaine de députés somaliens) ont été arrêtés et accusés de séjour illégal sur le territoire kenyan. Selon un nouveau bilan communiqué mercredi, la police aurait procédé à quatre cents autres arrestations depuis le début de la semaine dans des provinces du centre, du nord et de l’est du Kenya.
« Ces opérations doivent continuer, nous avons arrêté déjà 700 personnes environ soupçonnées de séjour illégal. Beaucoup ont déjà comparu en justice et vont être expulsés. D’autres sont interrogés par les officiers chargés de la lutte anti-terroriste, car nous enquêtons également sur la piste des Shebab », a indiqué à l’AFP un responsable policier sous couvert d’anonymat.

Un propos liminaire à la chanson évoque les violences de vendredi dernier : « la déportation d’un religieux de renom a provoqué la colère des moujahidines en Somalie ». « Après cet incident, les musulmans étaient mécontents et ont agi. Alors les non-musulmans ont massacré les musulmans en colère ». Cette chanson pourrait amener à un conflit armé entre les Shebab et les forces kenyanes qui, selon Cheikh Mohamoud Abu-Hamza, un commandant des insurgés somaliens, se sont déployées le long de la frontière avec la Somalie.

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