Des milliers de citoyens, dont de nombreuses femmes, se sont rassemblés dans les rues de Nairobi pour dénoncer la violence croissante envers les femmes, en particulier les féminicides. Cette mobilisation faisait écho à des événements récents qui ont choqué le pays, comme l’assassinat de la coureuse Rebecca Cheptegei, une tragédie qui a frappé non seulement le milieu sportif, mais aussi toute la nation. Les manifestants, vêtus de noir en hommage aux victimes, ont été confrontés à une intervention violente de la police, renforçant ainsi l’indignation générale face à l’inaction des autorités.
Des athlètes victimes de féminicides
Le Kenya, un pays où le sport est une véritable passion, a vu plusieurs de ses figures sportives victimes de violences liées au genre. Parmi les cas les plus marquants, l’assassinat de Rebecca Cheptegei a bouleversé le pays. L’athlète, qui représentait fièrement son pays sur la scène internationale, est morte dans des circonstances suspectes qui ont soulevé des questions sur les dangers auxquels sont confrontées les femmes, même celles ayant une grande notoriété.
Cet événement tragique n’est pas un cas isolé. Il s’inscrit dans un contexte plus large de féminicides qui affecte de nombreuses femmes, qu’elles soient athlètes ou citoyennes ordinaires. Les athlètes, qui sont souvent perçues comme des modèles de force et de résilience, ne sont pas épargnées par cette violence systémique.
La répression policière et la colère populaire
Le 9 décembre 2024, des manifestations ont eu lieu dans la capitale kényane pour dénoncer cette violence envers les femmes. Les manifestants, en grande partie des femmes, ont exprimé leur colère en réponse à l’augmentation des féminicides, qui ont frappé particulièrement la communauté sportive. Leur marche pacifique a été marquée par des chants et des slogans appelant à la fin des meurtres et des violences.
Seulement, elle a rapidement tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Alors qu’elles défilaient vêtues de noir en mémoire des victimes, les manifestantes ont été dispersées à l’aide de gaz lacrymogènes. La violence de la réponse policière a choqué la population et renforcé la perception que les autorités ne prennent pas cette question au sérieux.
Absence d’une réponse rapide et efficace
La sénatrice Jane Kihungi a exprimé son désarroi face à cette répression, déplorant le manque de soutien des autorités dans la lutte contre les féminicides. « Cela signifie que les autorités ne prennent pas les féminicides au sérieux », a-t-elle affirmé. De nombreuses manifestantes ont dénoncé l’inaction des forces de l’ordre, se demandant pourquoi la police semblait plutôt soutenir les agresseurs que les victimes.
L’absence d’une réponse rapide et efficace face à cette violence fait naître un sentiment de frustration et de trahison parmi les populations touchées. Les chiffres sont alarmants : en seulement 90 jours, 97 femmes ont été assassinées au Kenya, selon le directeur des Affaires criminelles du pays. Cependant, malgré cette statistique choquante, les autorités continuent de minimiser l’impact de ces crimes, affirmant que le sexe des victimes n’a aucune relation avec ces meurtres.
L’inaction face aux féminicides : un problème régional
Cette position a provoqué la colère des manifestants, qui réclament une prise en charge sérieuse du problème. Le Kenya n’est pas le seul pays à être confronté à cette violence. En Ouganda, un phénomène similaire se produit, où des femmes, y compris des personnalités comme des athlètes, sont victimes de féminicides. Comme au Kenya, les autorités ougandaises ont été critiquées pour leur lenteur à traiter ces crimes et pour l’impunité qui entoure souvent les responsables.
Les féminicides en Ouganda, tout comme au Kenya, révèlent un problème plus profond de tolérance à la violence envers les femmes et un manque de soutien institutionnel pour résoudre ces crimes.